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Procès de Patrice Nirlo: 192 millions d’euros de dégâts au Maïdo

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Le deuxième jour du procès en appel de Patrice Nirlo, le pompier pyromane du Maïdo s’est ouvert ce matin. Les témoins, pompiers et responsables du Parc National ont défilé à la barre, faisant état unanimement des dégâts colossaux qu’a provoqués la série d’incendies criminels.
Procès de Patrice Nirlo: 192 millions d’euros de dégâts au Maïdo
"Scène de guerre", "contexte hors-normes", "violence du feu", les mots du Colonel Pothin, qui s’exprime aujourd’hui avec une certaine pudeur n’ont pas besoin d’être amplifiés. La douleur d’avoir compté parmi ses rangs l’auteur d’un brasier sans précédent, "avec des flammes de plus de dix mètres de haut", se comprend à travers le témoignage du Colonel.
 
"La terre avait pris feu"
 
"La terre avait pris feu, ça bouillonnait en dessous", explique-t-il. "Le feu a fait l’effet d’une coulée de lave", racontera plus tard Guillaume Payet, un agent du Parc National chargé d’expertiser les dégâts sur le site du Maïdo.
 
C’est avec la même retenue que le Colonel Pothin fera état des nombreux pompiers blessés lors des interventions. Le docteur Patrick Lallemand, médecin-chef des pompiers fait état de 266 blessés entre les incendies de 2010 et 2011. Un pompier, tombé dans une "marmite" du brasier a dû subir une greffe de peau après avoir été brûlé au 3e degré.
 
266 sapeurs-pompiers blessés au total
 
Le Président de la cour d ‘Appel, Jean-Pierre Szysz l’avait à juste titre souligné lors de l’audience hier en s’adressant à Patrice Nirlo : "Vous avez eu beaucoup de chance qu’il n’y ait pas eu de morts".
 
Pour le Bâtonnier Georges-André Hoarau, chargé de la défense de l’ancien Caporal, "ces incendies ont été révélateurs des dysfonctionnements du Sdis (Service Départemental d’Incendie et de Secours), entraînant la nécessité d’une révision de la stratégie d’extinction des feux liés à notre insularité. La gravité des conséquences n’est pas de son fait", soutient-il. Il souligne également le manque de moyens, alors même que le parc du Maïdo venait d’être classé à l’Unesco comme Parc National.
 
"Avec un Dash 8 et une intervention rapide, les dégâts se seraient élevés à une centaine d’hectares tout au plus, et non les 3.500 hectares détruits", soutient le Bâtonnier, préparant le terrain pour sa plaidoirie.
 
Un impact écologique incommensurable
 
Emmanuel Braun, Directeur adjoint du Parc National de la Réunion a fait état à la barre d’une "cinquantaine d’espèces végétales concernées. Une orchidée endémique a totalement disparu des zones incendiées et la population de petits tamarins des hauts a énormément de mal à se reconstituer. Le lézard vert des hauts est aujourd’hui fortement menacé", sans compter les conséquences sur l’érosion des sols, le glissement des terres vers le lagon et l’impact sur le récif corallien.
 
En tout, 12% de la végétation de la Réunion ont disparu, conclut Emmanuel Braun, soit l’équivalent de deux villes comme le Port.
 
192 Millions d’euros pour reboiser la forêt
 
"Il faudra compter entre 30 et 50 ans, voire un siècle pour revenir à un état de la forêt qui pourrait ressembler à ce qui a été détruit", précise Olivier James, le directeur de l’Office National des Forêts. En faisant le compte des coûts de reboisement, de lutte contre les pestes végétales, de nettoyage du site, de l’accès et des clôtures, la facture s’élève à plus de 192 millions d’euros pour l’ensemble des 3.500 hectares détruits. Et ce, sans compter les moyens exceptionnels déployés pour l’extinction des incendies.


 


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