Quantcast
Channel: Faits divers – Zinfos974
Viewing all articles
Browse latest Browse all 97587

(Pierrot Dupuy) Macron, un tueur à sang froid

$
0
0
(Pierrot Dupuy) Macron, un tueur à sang froid
Lundi matin encore, ce n'est pas vieux à peine 48h, Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, déclarait que le remaniement à venir ne serait que "technique" et que l'on devrait retrouver tous les anciens ministres.

Patatras. Deux jours plus tard, le remaniement "technique" tourne à l'hécatombe... Quatre ministres, et parmi les plus importants du gouvernement, sont tombés et rien ne dit qu'on en restera là.

Lundi, c'est Richard Ferrand, le fidèle du président Macron, qui annonçait qu'il quittait le gouvernement. Officiellement, rien à voir avec les "affaires" le concernant mais habilement, Emmanuel Macron décidait de l'exfiltrer vers le poste de président du groupe "La République en Marche" à l'Assemblée nationale. Et d'un...

On pouvait penser que l'affaire était close. C'est du moins ce qu'on pouvait croire, et patatras nouveau rebondissement. Hier matin, c'est cette fois Sylvie Goulard, la ministre des armées, qui annonce sa démission. Pour cause d'enquête sur les emplois fictifs du Modem au Parlement européen. L'incendie s'étend et devient beaucoup plus difficile à gérer médiatiquement car, pour la première fois, la démissionnaire explique qu'elle s'en va à cause des "affaires". Ce faisant, elle met une pression terrible sur ses deux collègues ministres du Modem, Marielle de Sarnez et François Bayrou, eux aussi visés directement ou indirectement par les enquêtes en cours sur l'emploi fictif d'attachés parlementaires.

La première s'empresse de faire une déclaration hier soir, dans laquelle elle dit hésiter entre rester au gouvernement et prendre la présidence, elle aussi, du groupe Modem à l'Assemblée nationale. François Bayrou lui, essaie de faire bonne figure : "Je reste", affirme-t-il. Le Premier ministre lui même, Edouard Philippe, déclare hier soir que "François Bayrou a vocation à rester au gouvernement"...

Re-patatras... Ce matin, les mêmes Marielle de Sarnez et François Bayrou annoncent que finalement, eux aussi s'en vont. La première, comme envisagé, pour prendre la présidence du groupe Modem au Palais Bourbon, l'autre pour une destination encore inconnue.

Pour Emmanuel Macron qui voulait un gouvernement "exemplaire", le voilà gâté !

Macron n'a plus besoin de Bayrou, il lui coupe la tête sans états d'âme

François Bayrou n'aura donc résisté que quelques heures et nul doute qu'il a certainement fallu un ordre présidentiel pour le convaincre d'abandonner ce qui apparaissait pour lui comme un bâton de maréchal, lui qui avait toujours tout raté jusqu'à maintenant.

Les proches du président de la République l'avaient pourtant laissé entendre depuis plusieurs semaines. Attention, disaient-ils. Emmanuel Macron est un tueur à sang froid et il n'hésite pas à couper dans le vif, sans états d'âme, quand c'est nécessaire. On ne les avait pas assez écouté. Il vient d'en faire la démonstration aujourd'hui.

Il s'est servi de François Bayrou pour faire le trou sur ses adversaires à un moment crucial de la campagne. Aujourd'hui qu'il dispose d'un groupe parlementaire pléthorique et qu'il n'a plus besoin de lui, il lui coupe la tête sans aucune hésitation.

L'ex-Garde des Sceaux pourra toujours se consoler. Son alliance éphémère lui aura au moins permis d'assurer son avenir financier, ainsi que celui de nombreux proches. De zéro député hier (même Thierry Robert, Jean Lassalle et le député Modem de Mayotte l'avaient laissé tomber), il se retrouve à la tête d'un groupe parlementaire composé de 42 députés. De quoi faire du Modem un parti riche pour les 5 ans qui viennent...

L'Assemblée nationale juste bonne à récupérer les mis en cause dans les affaires ?

En apparence, Emmanuel Macron vient de réussir un bon coup. Il se débarrasse de ministres devenus encombrants, qui risquaient d'être empêtrés dans des scandales à répétition, dont le Garde des Sceaux, celui là même qui s'apprêtait à défendre un projet de loi sur la moralisation de la vie publique.

En apparence seulement... Car ce faisant, il risque de donner de l'Assemblée nationale l'image d'une institution juste bonne à récupérer les mis en cause dans les affaires. Une sorte d'antichambre avant la case prison.

Au nom de quelle morale une personnalité qui ne serait pas digne d'être ministre pourrait être président(e) d'un groupe parlementaire? Un poste hyper important que l'on compare souvent à celui d'un vice-Premier ministre?

Et avec du recul, on ne peut s'empêcher de se dire qu'Emmanuel Macron a été bien léger de nommer tout ce beau monde ministres il y a tout juste un mois, alors même qu'il était parfaitement au courant des dossiers dans lesquels ils étaient mouillés.

Le président de la République découvre, à son corps défendant, les difficultés de la vie politique. Il avait réussi un parcours sans faute jusqu'à maintenant. Pas sûr que son image et sa notoriété n'en sortent pas amoindries au moment où les difficultés vont commencer à surgir, avec notamment le vote de la nouvelle loi sur le Travail et le cortège de mécontentement et de manifestations syndicales qui vont l'accompagner.

www.zinfos974.com

Viewing all articles
Browse latest Browse all 97587

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>