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"Bourbon Allstars 2019" à Champ-Fleuri : Vibrant hommage à nos grands ségatiers

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La bande à Baptisto a encore frappé très fort !
Qu’on nous appelle "les dinosaures", sinon encore "race en voie d’extinction", aucune importance. D’ailleurs, allé voir lé vrai ! On ne nous fera pas changer d’avis : on ne dit pas assez que la musique longtemps, ça avait de la gueule !

C’est vrai : plusieurs fois par an, on entend fleurir des fiestas mauriciennes à tous les coins de l’île, qui d’ailleurs font le plein. Tant mieux po zot' mais… la musique qu’on aimait et que l’on aime toujours, c’est pour les chiens ?

Je veux bien que tout doit évoluer, la musique comme le reste. C’est tant mieux s’il y a un public pour Missty, Séga’el, Kénaelle et autres. On ne va pas nier leur savoir-faire ; lequel, cependant, ne rappelle que de très-très loin le séga originel.

"In’ ti coup d’sifflette dan’ chomin… "

Il n’est pas inutile de dire que si le séga actuel a ses partisans (ils ont l’air d’y prendre plaisir et c’est tant mieux pour eux), c’est parce qu’avant elles et eux, il y a eu des Loulou, des Joron, des Tropina, des Pierrot Vidot, des Vinh-San, des Jokarys, des Farreyrol, des Ladauge, des Barre, des Donat, des Arlanda, des Narmine et que l’on me pardonne de ne pas avoir assez de place pour les citer tous.
Or donc, pour la seconde fois, les Chokas, drivés par Huguette et Christian Baptisto, ont décidé de rendre à Jules ce qui est à César, en remettant à l’honneur ces chansons et ces musiciens, trop souvent disparus, qui ont donné ses lettres de noblesse à notre chanson réunionnaise. Celle qui fait balancer involontairement des hanches et fredonner malgré soi, dès les premières notes. Car… qu’est-ce qui fait qu’une chanson traversera vraiment le temps ? Le fait que 50 ans plus tard, on s’en souvient, on entend "in’ ti coup d’sifflette dan’ chomin", ainsi que me l’avait dit notre regretté Pierrot Rosely, enregistrant le "Fanie" de Max Lauret.

Ce samedi donc, se donnait à Champ-Fleuri le concert-hommage au séga gramoune. Un moment de pur bonheur, les enfants. Il faut dire que les Chokas se sont attachés, depuis des décennies, à faire revivre le meilleur de notre musique. On se souvient de "Bourbon cuivres", "Bourbon maloya" et du superbe album consacré à Rolland Raëlison…

"D’une île à l’autre"

Histoire de chauffer l’ambiance, les spectateurs furent accueillis sur le parvis par le "Tropical Cuivres du Sud", avant que Pascal Montrouge ne mette tout le monde à l’aise, en salle : "Allez-y de vos flashes si ça vous chante !" Pour chanter, ça a chanté.

Cela a débuté par un petit live acoustique de Gilbert Pounia, toujours aussi décontracté et moucateur. Son "Bato fou" n’a pas pris une ride et le public ne s’y est pas trompé, qui l’a salué à tout rompre.

Ensuite, on y est allé direct avec un René-Paul Elleliara qui, grand chantre du maloya, a prouvé qu’il n’était pas moins à l’aise au séga. Souriant, bondissant, il a fait vibrer la salle de bonheur. Dans la foulée, on a eu droit à Jean-Paul Bavol, manière de faune, de lutin bondissant, malicieux ; Jean-Marc Pounoussamy, sur lequel l’âge ne semble pas avoir de prise.

Grand moment d’émotion lorsque la grande Micheline Picot est venue, avec sa fille, nous délivrer son « Z’enfants les Hauts »… Une chanson magnifique de Christian Batisto, grâce à laquelle elle avait remporté la finale de la toute première édition "D’une île à l’autre". Pfouhhh ! Voilà qui ne me rajeunissait pas : Avec Rico Bourrhis et René Audrain, j’ai fait partie du 1er jury. Nous, les Réunionnais, après plusieurs semaines d’éliminatoires acharnés, avions porté sur les fonts baptismaux le Mauricien Cyril Ramdoo avec son "Fraudeur mariage" ; tandis que les Mauriciens votaient unanimement pour Micheline. Souvenirs, souvenirs…

"Viens voir La Réunion"… èk son séga !

Bihel Ivoula de l’excellent "Zétwal quatre heures" ; Faldo Dubard et "Cinéma lontan" ; Christian et "une surprenante "Bamba" créole ; avant que le duo Picot-Pounoussamy ne nous donne un "Blanche et noir" qui a ravivé bien des souvenirs, que Luc n’aurait pas désavoué.

Vint alors le moment le plus « larmoyant » de la soirée, lorsque les deux-mêmes, auxquels se joignit René-Paul, rendirent hommage à l’un des plus gentils artistes, très récemment parti, Henri Maingard. Ils entonnèrent, repris par toute la salle, son "Viens voir La Réunion", qui devint vite le plus grand succès des Compères Jokarys.

Toute cette soirée fut de la même farine, entre rires et larmes, plus les quelques moments de franche hilarité mitonnés par un Maroni en grande forme. Cela se termina par un "Rougail séga" très agité, très enlevé, reprise de la Compil la plus retenue du Groupe folklorique de La Réunion, air dans lequel on retrouve des passages de presque tous nos grands musiciens.

Signalons la présence rafraîchissante des danseuses souriantes ; des choristes à l’aise dans leur justesse de ton.

Je ne saurais terminer cette évocation d’une magnifique soirée-émotion sans mentionner l’Orchestre de David Louisin, des amateurs certes, mais jouant comme des professionnels chevronnés, qui ont mis dans leur jeu une rythmique d’enfer. C’est ce genre de rythme de séga que bien de jeunes musiciens n’arrivent plus à produire. Mais qui est l’essence-même du séga !

Il y avait dans leur nombre l’accordéoniste, le grand, l’immense, le surdoué Régis Lacaille, ce qui est tout dire.

Ah oui!, un bémol : ce fut une excellente idée de reprendre "Tite fleur aimée", mais je signale aux amateurs que Georges Fourcade a écrit "toute ici comme ça i doit finir". Il n’a jamais dit "toute ici-bas !"

Si vi souviens…

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