
Chanteuse mais aussi résistante. La carrière d’artiste et de militante antiracisme de Joséphine Baker lui vaut une place d’honneur dans l’histoire de France. Une pétition en ligne demandant sa panthéonisation, à l'initiative de l'essayiste Laurent Kupferman, a été signée par 38.000 personnes dont plusieurs célébrités. De quoi convaincre le chef de l’Etat d'accéder à cette demande.
L’honneur de rentrer au Panthéon
Le Panthéon est de nos jours un mausolée républicain étant dédié aux grandes personnalités françaises telles que Simone Veil ou Marie Curie. D’abord construit sous l’impulsion du roi Louis XV en tant qu’église pour abriter la châsse reliquaire, le Panthéon accueille ceux "qui ont mérité la reconnaissance nationale".
C’est dans ce lieu au caractère sacré que Joséphine Baker, chanteuse et résistante française, a été accueillie ce 30 novembre.
L’œuvre artistique de Joséphine Baker
Joséphine Baker est née en 1906 dans le Missouri aux Etats-Unis. Elle passe une partie de son enfance à alterner entre études et travaux domestiques au sein de familles aisées.
C’est avec sa troupe qu’elle embarque pour Paris en 1925 et devient par la suite chanteuse et comédienne aux côtés de Jean Gabin. Considérée aujourd’hui comme l’"incarnation de l’esprit français" selon Emmanuel Macron, Joséphine Baker rejoint les services secrets de la France libre en 1940.
Son implication militante
Joséphine Baker use de ses talents musicaux et de sa notoriété pour chanter pour les soldats dès 1939. En rejoignant les services secrets de la France libre l’année suivante, elle use alors de partitions musicales pour dissimuler des messages.
Et c’est à Jacques Abtey, chef du contre-espionnage à Paris, qu’elle prononce ces mots : "Je veux me donner à la France. Faites de moi ce que vous voulez". C’est sa dévotion à la France et ses actions durant la seconde guerre qui lui vaudront la médaille de la Résistance française.
Elle obtient en 1961 les insignes de chevalier de la Légion d’honneur et de la croix de guerre 1939-1945. Elle participe en mai 1968 à la grande manifestation de soutien au Général De Gaulle sur les Champs-Elysées.
Elle décède en 1975 à Paris suite à un AVC.
"Que nul aujourd’hui ne fasse mentir ou ne détourne son combat universel, ce n’était pas un combat pour s’affirmer comme Noire avant de se définir comme Américaine ou Française, ce n’était pas un combat pour dire l’irréductibilité de la cause noire, non, mais bien pour être citoyenne libre, digne, complètement, résolument", lui a rendu hommage Emmanuel Macron.