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L'examen interne des dépenses de la CFDT fait désordre

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Le document est concis, cinq pages, mais reporte des bizarreries qui ont sauté aux yeux de cinq membres de l’instance syndicale. L'ancien et l'actuel numéro 1 de la CFDT Réunion tempèrent les contours d'un "document de travail" qui n'aurait pas dû fuiter... s'il ne comportait pas quelques interrogations légitimes.
L'examen interne des dépenses de la CFDT fait désordre
Des voyages n’entrant pas dans le champ des missions du syndicat, des frais téléphoniques exorbitants émis depuis Maurice ou les Seychelles, des justificatifs de paiement qui manquent au chapitre,… la liste des petites largesses supposées de la gouvernance de la CFDT sur la période 2017-2020 prend un sens tout particulier puisqu’elle est issue d'un rapport rédigé par la propre commission de contrôle des finances de la CFDT Réunion. L’actuel et ancien secrétaire général déplorent l'attitude de ceux qui veulent salir l’instance avec la diffusion de ce document préparatoire. 

Karl Maillot, qui est à la tête de la CFDT depuis décembre 2020, nous confirme qu’il s’agit d’un document interne de travail. Immédiatement, il en établit les contours pour tenter de justifier l’ensemble des interrogations exposées par ses propres collègues CFDT.

"Nos comptes sont sincères sur les quatre ans de la mandature et approuvés par le conseil syndical. Tous nos comptes sont visibles à la préfecture. Il n’y a aucun souci de malversation ou quoi que ce soit. Concernant ce document, les réponses seront apportées par le commissaire aux comptes, mais en interne. C’est pour cela que je suis étonné de cette sortie, je m’interroge car on arrive dans la période du congrès du syndicat. Il y a peut-être la volonté de déstabiliser l’équipe en place", a-t-il sa petite idée. 

Le ou les contestataires en interne ont-ils fait la boue avant la pluie ?

Le secrétaire de la CFDT confirme que ce rapport a été établi par des "membres du conseil qui viennent revoir chaque élément et là ils ont constaté que, peut-être, il manque des éclaircissements. On apportera une réponse pour chaque élément à la commission de contrôle", évoque-t-il, tout en admettant que, "sur certains points, il faut que l’on améliore nos procédures". Il ajoute : "On est plutôt sur une évolution de procédures plutôt que de dire que quelqu’un a volé." 

Selon lui, le timing choisi s’apparente "vraiment à une volonté de déstabiliser à l’approche du congrès" car il dit avoir découvert le rapport en même temps que les conseillers. "En tant que secrétaire général, j’aurais dû être destinataire en amont pour pouvoir, dans un deuxième temps, dire qu’on va apporter des réponses à cette commission de contrôle des finances. Les voyages, les téléphones,… on a toutes les réponses à ça", justifie-t-il.

Le rapport (voir un extrait plus bas) a été rédigé par les cinq membres de la commission de contrôle des finances du syndicat. Ces cinq conseillers ont été désignés pour "vérifier la bonne utilisation des cotisations de l'adhérent" tel que le prévoit l'article 3-3-3 du règlement intérieur de la CFDT Réunion. Cette commission de contrôle des finances est activée à chaque approche d'un congrès ou d'une assemblée générale, ce qui est le cas avec la tenue du congrès du syndicat qui se tient ce jeudi 2 et vendredi 3 décembre.

Jean-Pierre Rivière, qui a eu la confiance des adhérents à quatre reprises pour piloter l’organisation syndicale, se cale sur la lecture de son successeur. Karl Maillot était d’ailleurs son secrétaire adjoint sur la période examinée et ce jusqu’au passage de relais le 21 décembre 2020.

"Tous les comptes sont certifiés"

"Ce document, c’est nuire à la dignité humaine", affirme sans détour Jean-Pierre Rivière. "Tous les comptes sont certifiés sans réserve tous les ans par un commissaire aux comptes. Ce qui veut dire que s’il y a malversation, le commissaire aux comptes est de mèche parce qu’il a tous les éléments. Le commissaire aux comptes a obligation de prévenir le procureur de la république s’il y a suspicion. Et la comptabilité de la CFDT est faite par un expert-comptable", apporte-t-il comme double garantie.

Passé cette lecture comptable, la figure syndicale reproche surtout la méthode employée par ceux qui ont intérêt à faire fuiter ce genre de documents. "Ce que je reproche à ce courrier, c’est qu’ils ont relevé - je n’en disconviens pas - quelques irrégularités peut-être de procédures internes mais jamais ils ne sont venus vers moi pour me dire : Jean-Pierre ici il y a ça, ici il y a ça, explique nous ! Ils ont pris ce courrier, ils l’ont balancé au conseil le lendemain même de la commission de contrôle sans venir chercher l’explication", explique Jean-Pierre Rivière. 

Il en veut pour preuve deux lignes de ce rapport qu'il n’a pas de mal à justifier. Tout d’abord concernant ce chèque de 900 euros sous l’intitulé de "frais de restauration". Il s’agissait tout simplement d’un repas de fin d’année du personnel et qui a été payé en avril parce qu’il y avait confinement. 

"S’ils estiment qu’il y a des irrégularités, il faut porter plainte"

Concernant les interrogations de la commission de contrôle sur "une dépense d'environ 95.000 euros", là aussi l’explication n’est pas difficile à trouver. Il s’agissait des conséquences du couac informatique entre la Banque de La Réunion et la Caisse d’Epargne lors de l’absorption de la première par la seconde. La CFDT, qui était à la BR, avait été pénalisée, au même titre que d’autres clients, à payer des agios. "Nos cotisations, au lieu de sortir en fin de mois ou en tout début de mois, sortaient de temps en temps le 15, le 16 du mois. Forcément, les salariés n’avaient plus d’argent et c’est sur nous que retombaient les agios. Au final, c’est la Caisse d’Epargne qui a gagné les 90.000 euros. J’ai écrit à la banque pour dire qu’on a subi un préjudice et qu’on devait être remboursés de ce préjudice mais vous allez lutter contre une banque ?", contextualise-t-il l’enchaînement des événements.

"J’ai réponse à tout ce qui est dit dans ce rapport. Si j’ai des réponses à donner, c’est à mes pairs d’abord", ajoute-t-il avant d’inviter les membres de la commission, qui demandent un audit de la mandature 2017-2020 en conclusion de leur rapport, d’aller même plus loin.

"S’ils estiment qu’il y a des irrégularités, qu’est-ce qu’ils doivent faire ? Il faut porter plainte parce que c’est l’argent des adhérents. J’ai ma conscience pour moi, je sais ce que j’ai fait", en vient à dire Jean-Pierre Rivière, visage du syndicat entre 2005 et 2020. 

Pour faire toute la lumière, l’ancien secrétaire général recommande même à ceux qui douteraient de la bonne gestion de l'organisation de faire un audit de mandature non pas depuis 2017 mais depuis 2005, année de son tout premier mandat à la tête de la Confédération française démocratique du travail Réunion.

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