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La présidente de Soliha veut démystifier les manoeuvres comptables (mal) interprétées par les grévistes

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"Je ne comprends pas le reproche car il n’y a pas d’opacité sur l’opération menée", affirme Viviane Payet Ben Hamida. La présidente du conseil d'administration de l'association Soliha répond point par point aux doutes émis par les grévistes en .
La présidente de Soliha veut démystifier les manoeuvres comptables (mal) interprétées par les grévistes
La présidente "bénévole" de Soliha tente de démystifier les choix opérés sur le plan comptable par l'association financée par le Conseil départemental. Ce jeudi, des grévistes ont de nouveau planté leur piquet de grève devant le tribunal de Champ fleuri  comme pour rappeler à la procureure que deux plaintes ont été déposées à ce jour pour faire la lumière sur la gestion de l'association. Cette séquence à Champ fleuri coïncidait avec la publication, enfin, des comptes 2019 et 2020 de l’association. 

Cette publication a permis aux salariés, et donc à la dizaine de grévistes, d’y trouver un élément troublant. Le commissaire aux comptes mentionne dans son rapport qu’une "dette" envers le Département allait être affectée au chapitre des "profits exceptionnels" de la comptabilité de Soliha sans même attendre l'accord du Département
« Aucun accord définitif n’a été formalisé à ce jour entre les parties, tant sur le montant que sur les modalités de paiement. Par conséquent, l’association a décidé de reprendre la dette en profit exceptionnel à hauteur de 1,8 million d’euros et de doter une provision pour risque pour un montant de 865.000 euros » (commissaire aux comptes)

Il n’en fallait pas plus pour alimenter les doutes déjà exposés par les grévistes depuis avril au sujet de la bonne utilisation des fonds publics, en l’occurrence ici avec ce million d’euros qui auraient dû profiter aux chantiers d’amélioration de l’habitat. 

"Le mot « dette » n’est pas véritablement le mot approprié. C‘est une provision qui a été faite et qui date de plusieurs années. Ce système de provision ne pourrait plus se faire aujourd’hui", explique la présidente. "À l’époque, par exemple, si le Département attribuait à Soliha 1000 euros et que 500 euros n’étaient pas utilisés, il revenait au Département de réclamer la somme non utilisée. Aujourd’hui c’est différent, le Département fait une avance mais ne verse le solde que quand le chantier est fini, ajoute la présidente du conseil d'administration. Donc ce 1,8 million, c’est un cumul de ces sommes non utilisées sur 40 ans et non réclamées par le Département. Il s’est avéré que le Département ne pouvait plus les réclamer car elles étaient prescrites." 

Le déprovisionnement acté sans plus de formalité

De fait, cette somme pouvait être "déprovisionnée et mise en recette exceptionnelle auprès de Soliha", détaille la présidente arrivée fin août 2021. 

De plus, ce n’est pas la totalité des 1,8 million d’euros de dettes qui a été déprovisionnée mais 800.000 euros. La manoeuvre comptable consistait alors à équilibrer les comptes de Soliha sur l’exercice 2020 qui a été, par la force des choses, un peu particulier, comme pour la majorité des sociétés ou des associations. 

Cette année-là, Covid oblige, la direction de Soliha fait le choix de mettre ses salariés en télétravail mais les dossiers des bénéficiaires peinent à sortir de terre, évidemment, vu le contexte. Résultat : l’équilibre financier penche du côté des charges de personnel et les recettes sont absentes. Ce qui fait dire aujourd’hui à la nouvelle présidente que l’option du chômage partiel aurait été plus judicieuse. Et donc, "pour équilibrer les comptes, c’était l’occasion de liquider cette provision", explique Viviane Payet Ben Hamida, conseillère départementale du canton 5 (Saint-André).

La publication des comptes ignorée depuis 2008, mais pour une raison

"C’est vrai que ça n’a pas été formalisé par écrit mais comme c’était des sommes prescrites", concède-t-elle, le Département a en quelque sorte donné son accord tacite en restant silencieux. C'est le même rapport de confiance avec son organisme extérieur qui a prévalu lorsqu'il s'est agi de produire les bilans comptables de l'association chaque année. Au lieu de les publier, Soliha a considéré que la transmission de ses comptes à son financeur, en l'occurrence le Conseil départemental, pouvait l'y exonérer. Avant la publication des comptes 2019 et 2020, ils ne l'avaient plus été depuis 2008. Tout simplement.  

Une fois ces curiosités comptables expliquées de vive voix pour contrecarrer les rumeurs de "détournements de fonds" utilisés à tort selon elle puisque, si ça avait été le cas, ils auraient donné lieu à une réserve du commissaire aux comptes, Viviane Payet revient également sur les épisodes qui ont précédé l’entame de cette grève en avril. Une manière d’expliquer, aussi, l’imbrication des événements qui ont débouché sur cette grogne sociale. 

C’est donc en prenant ses fonctions à la mi-2021 qu’elle constate, dit-elle, que la direction de Soliha est déjà engagée dans un processus d’amélioration des imperfections rencontrées en interne. Un audit a déjà été mené et a identifié des points d’amélioration possibles. 

"Quand monsieur Sihou arrive un an avant ma prise de fonction, il avait lancé un audit. C’est une démarche que je trouve saine. J’ai parcouru cet audit qui montre une organisation qui est vieillissante. Il faut savoir que quand je suis arrivée, il y avait des dossiers du sol au plafond, ils étaient dans des locaux exigus et pas en accord avec des conditions de travail correctes. Vous vous rendez compte que Soliha n’avait pas franchi l'étape du numérique. Tous les dossiers étaient sous format papier. Bref, le process était un peu vieillissant et, en parallèle, vous avez le Département qui se fixe comme objectif de doubler le nombre de dossiers d’amélioration de l’habitat. On doit tout à la fois produire plus, réduire les délais, être garants de délivrer des prestations optimales, et favoriser l’économie réunionnaise en faisant appel le plus possible aux entreprises locales. Mais à ce moment-là, on n’est pas équipé pour le faire… donc j’ai trouvé bien que le Département décide de changer de braquet. La modernisation était nécessaire. Et je pense aussi que, d’une manière générale, le nouveau directeur est arrivé en voulant changer de méthode et c’est quelque chose de difficile à mener", tente-t-elle d’expliquer l’origine des étincelles qui ont donc amené au débrayage puis à la grève depuis avril. Une grève qui ne concerne que "dix agents", relativise-t-elle, sur les 42 que compte Soliha.

Enfin, sur le départ du directeur Mickaël Sihou, élu régional également, la présidente confirme que la discussion sur un cas individuel ne pouvait être intégrée au protocole de sortie de crise.
6 juillet : Soliha : Les grévistes obtiennent la tête de Mickaël Sihou

"La rupture conventionnelle suit son cours. A mon sens les agents devaient revenir au travail mais c’est cet élément (la rupture conventionnelle en cours d'examen, ndlr) qui a fait qu’on n’a pas signé de protocole", regrette-t-elle. C’est en effet un point non négociable sur lequel les grévistes demeurent vigilants. Ils veulent, jusqu’au bout, savoir sous quelles conditions le capitaine Mickaël Sihou quittera le navire puisque les rumeurs vont bon train sur la façon dont il sera remercié...

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