D’un côté, on a le Mondial qui bat son plein, et de l’autre on a une toute autre réalité, celle que vit Paul, âgé de 26, originaire de l'Ouganda, travailleur migrant au Qatar. Il n’a plus de travail et son passeport lui a été confisqué.

Comme le rapporte 20minutes.fr, Paul est un Ougandais venu au Qatar il y a un peu plus d’un an car, chez lui, "il n’y a pas d’argent, pas de boulot" et qu’il a un père, une mère, une femme et une petite fille d’un an et demi à nourrir. Celui-ci ne rêve aujourd’hui de rien d’autre que de rentrer chez lui. "Ce qu’on a trouvé ici n’est pas ce qu’on nous a vendu. Un travail, un bon salaire, un logement décent, de quoi envoyer de l’argent à nos familles. Il n’y a rien de tout ça ici pour nous", confie-t-il au média.
Comme beaucoup de ces anonymes qui construisent et font tourner le Qatar, ce jeune homme est venu tenter sa chance. Paul a dû s’endetter pour trouver les 2.000 dollars que lui réclamait la personne qui lui a dégoté un visa et payer son billet d’avion. En arrivant à Doha, un second intermédiaire lui a demandé la même somme. Paul s’y est opposé et la personne fini par lâcher l’affaire. Après quelques démarches administratives, il a pu obtenir son permis moto et un contrat de travail chez Talabat, une des boîtes de livraison de repas à Doha.
"Au début ça se passait plutôt bien. Et même si les journées de travail étaient longues, au moins douze heures par jour, j’étais payé à temps", raconte-t-il à nos confrères. "Mais, rapidement, les problèmes sont apparus. Mon chef, un Soudanais, a commencé à me ponctionner une grande partie de mon salaire (...) il ne me donnait aucune explication, c’était comme ça, point. Sur le coup que peut-on faire ? On a besoin d’argent, donc on accepte", déplore-t-il.
Dans son récit, Paul revient sur un accident qui s’est produit. Alors qu’il était en route pour une livraison, une voiture l’a percuté et l’a renversé, le blessant à la jambe. "Ici, ils roulent comme des fous", précise-t-il. Si son employeur avait promis de venir au chevet de ce dernier, le jeune homme est resté sans nouvelle. Au bout de deux jours, il a pris la décision de se rendre à l’hôpital par ses propres moyens, tout en étant blessé.
Sur place, on lui demande sa "health card", cette carte d’assurance santé que toute entreprise est censée fournir à ses travailleurs, dont Paul n’a jamais vu la couleur. "Ils ont accepté de me donner les premiers soins (...) puis ils m’ont dit de revenir plus tard avec mon chef. (...) Mais comme il ne venait pas, j’ai fini par me soigner seul avec les moyens du bord. Je suis resté au lit trois jours, mais il a bien fallu que je reparte au travail"
Comme beaucoup de ces anonymes qui construisent et font tourner le Qatar, ce jeune homme est venu tenter sa chance. Paul a dû s’endetter pour trouver les 2.000 dollars que lui réclamait la personne qui lui a dégoté un visa et payer son billet d’avion. En arrivant à Doha, un second intermédiaire lui a demandé la même somme. Paul s’y est opposé et la personne fini par lâcher l’affaire. Après quelques démarches administratives, il a pu obtenir son permis moto et un contrat de travail chez Talabat, une des boîtes de livraison de repas à Doha.
"Au début ça se passait plutôt bien. Et même si les journées de travail étaient longues, au moins douze heures par jour, j’étais payé à temps", raconte-t-il à nos confrères. "Mais, rapidement, les problèmes sont apparus. Mon chef, un Soudanais, a commencé à me ponctionner une grande partie de mon salaire (...) il ne me donnait aucune explication, c’était comme ça, point. Sur le coup que peut-on faire ? On a besoin d’argent, donc on accepte", déplore-t-il.
Dans son récit, Paul revient sur un accident qui s’est produit. Alors qu’il était en route pour une livraison, une voiture l’a percuté et l’a renversé, le blessant à la jambe. "Ici, ils roulent comme des fous", précise-t-il. Si son employeur avait promis de venir au chevet de ce dernier, le jeune homme est resté sans nouvelle. Au bout de deux jours, il a pris la décision de se rendre à l’hôpital par ses propres moyens, tout en étant blessé.
Sur place, on lui demande sa "health card", cette carte d’assurance santé que toute entreprise est censée fournir à ses travailleurs, dont Paul n’a jamais vu la couleur. "Ils ont accepté de me donner les premiers soins (...) puis ils m’ont dit de revenir plus tard avec mon chef. (...) Mais comme il ne venait pas, j’ai fini par me soigner seul avec les moyens du bord. Je suis resté au lit trois jours, mais il a bien fallu que je reparte au travail"
Il reprend donc son poste et ne reçoit ce mois-là que 166 misérables riyals qataris, la monnaie locale, soit environ une quarantaine d’euros. En raison de sa blessure à la jambe et mal soignée, Paul tombe rapidement malade.
Dans la tête de son patron, c’en est trop. D’abord blessé, maintenant malade. L’homme débarque au logement de son ouvrier, accompagné par un gros bras, "un Malawi" se souvient Paul. "Ils m’ont tout pris, mon téléphone, les clés de la moto, le casque, tout. (...) J’ai passé deux semaines encore dans le logement, jusqu’à ce que je ne puisse plus payer. C’est là que j’ai dû partir à la recherche d’un autre emploi", confie-t-il à 20minutes. Ce sera dans la construction, comme des centaines de milliers d’autres dans cette ville.
Le jeune homme a été embauché sans contrat, son ancien patron ayant gardé son passeport. Par semaine, Paul gagnait 105 riyals (27 euros). Sans logement, il s’est retrouvé à la rue pendant presque deux semaines. D’autres ouvriers ont fini par lui offrir une place dans leur logement.
Début novembre, l’entreprise de construction met tout le monde au chômage forcé. Paul prend alors une décision de rentrer. "Quitte à souffrir, autant que je sois chez moi auprès de ma femme et de ma fille", lâche-t-il.
Toutefois, depuis l’abolition du système de la kafala par le gouvernement en 2020, si les ouvriers sont censés pouvoir se tourner vers la justice qatarie pour leurs doléances, soit réclamer leurs salaires impayés, leur passeport et pousser leurs employeurs devant les tribunaux, la réalité est bien différente. L’attente reste longue. Les exemples d’ouvriers ayant tenté leur chance et qui attendent encore aujourd’hui que leur dossier soit examiné par les autorités judiciaires sont légion.
"Mais dans les faits, la machine judiciaire qatarie est faite pour nous décourager de porter plainte contre nos patrons. Car ils sont bien contents qu’on soit là pour construire leur pays", exprime-t-il.
Depuis des semaines, Paul tape à toutes les portes sans jamais pouvoir plaider sa cause. Broyé par le système, il souhaite être expulsé. Le dernier recours qu’il imagine, tant il semble désespéré.
Il songe à se rendre directement au centre de rétention de Doha la "Detention Prison Division", d’où sont expulsés les "fauteurs de troubles" qui dérangent la famille Al-Thani. "Je n’ai plus d’autres choix, car personne ne m’écoute dans les services administratifs. Qu’ils m’expulsent ! Ils peuvent même garder mon passeport si ça leur chante", dit-il. "Je veux juste rentrer chez moi". Sans un rond, il espère au moins pouvoir y dormir le temps que la situation se débloque.
Paul est un parmi les milliers de travailleurs qui font face à cette situation inhumaine. "Le monde devrait savoir ce qu’il se passe ici. Contrairement à ce que le Qatar essaie de faire croire, 99 % de ce que racontent les médias occidentaux est vrai. J’ai envie de dire aux touristes, aux supporteurs, venez voir ce que l’on vit, venez voir la réalité de ce pays qui essaie de vous éblouir", conclut-il auprès de 20minutes, dans l’espoir de pouvoir rentrer chez lui.
Dans la tête de son patron, c’en est trop. D’abord blessé, maintenant malade. L’homme débarque au logement de son ouvrier, accompagné par un gros bras, "un Malawi" se souvient Paul. "Ils m’ont tout pris, mon téléphone, les clés de la moto, le casque, tout. (...) J’ai passé deux semaines encore dans le logement, jusqu’à ce que je ne puisse plus payer. C’est là que j’ai dû partir à la recherche d’un autre emploi", confie-t-il à 20minutes. Ce sera dans la construction, comme des centaines de milliers d’autres dans cette ville.
Le jeune homme a été embauché sans contrat, son ancien patron ayant gardé son passeport. Par semaine, Paul gagnait 105 riyals (27 euros). Sans logement, il s’est retrouvé à la rue pendant presque deux semaines. D’autres ouvriers ont fini par lui offrir une place dans leur logement.
Début novembre, l’entreprise de construction met tout le monde au chômage forcé. Paul prend alors une décision de rentrer. "Quitte à souffrir, autant que je sois chez moi auprès de ma femme et de ma fille", lâche-t-il.
Toutefois, depuis l’abolition du système de la kafala par le gouvernement en 2020, si les ouvriers sont censés pouvoir se tourner vers la justice qatarie pour leurs doléances, soit réclamer leurs salaires impayés, leur passeport et pousser leurs employeurs devant les tribunaux, la réalité est bien différente. L’attente reste longue. Les exemples d’ouvriers ayant tenté leur chance et qui attendent encore aujourd’hui que leur dossier soit examiné par les autorités judiciaires sont légion.
"Mais dans les faits, la machine judiciaire qatarie est faite pour nous décourager de porter plainte contre nos patrons. Car ils sont bien contents qu’on soit là pour construire leur pays", exprime-t-il.
Depuis des semaines, Paul tape à toutes les portes sans jamais pouvoir plaider sa cause. Broyé par le système, il souhaite être expulsé. Le dernier recours qu’il imagine, tant il semble désespéré.
Il songe à se rendre directement au centre de rétention de Doha la "Detention Prison Division", d’où sont expulsés les "fauteurs de troubles" qui dérangent la famille Al-Thani. "Je n’ai plus d’autres choix, car personne ne m’écoute dans les services administratifs. Qu’ils m’expulsent ! Ils peuvent même garder mon passeport si ça leur chante", dit-il. "Je veux juste rentrer chez moi". Sans un rond, il espère au moins pouvoir y dormir le temps que la situation se débloque.
Paul est un parmi les milliers de travailleurs qui font face à cette situation inhumaine. "Le monde devrait savoir ce qu’il se passe ici. Contrairement à ce que le Qatar essaie de faire croire, 99 % de ce que racontent les médias occidentaux est vrai. J’ai envie de dire aux touristes, aux supporteurs, venez voir ce que l’on vit, venez voir la réalité de ce pays qui essaie de vous éblouir", conclut-il auprès de 20minutes, dans l’espoir de pouvoir rentrer chez lui.
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