Les candidats EELV (Europe écologie les verts) aux législatives de la 1ère circonscription, Jean-Pierre Marchau et Maya Cesari ont présenté leur programme ce mardi. L’autonomie, notamment énergétique, de La Réunion, une utilisation raisonnée des ressources et la transition énergétique sont parmi leurs objectifs.
Le secrétaire régional du parti, Jean-Pierre Marchau, rappelle son implication dans la vie syndicale (CFDT), associative et politique (en tant que conseiller municipal à Saint-Denis et élu à la Cinor en charge des transports et déplacements). "Nous ne nous retrouvions pas dans les autres candidatures, explique-t-il, et nous voulions une voix écologiste".
Le candidat prône l’autonomie de décision à La Réunion au lieu du "court termisme". "Nous sommes en train de subir les événements", annonce-t-il avant d’évoquer la crise des carburants en 2012 qui n’avait pas été anticipée ou encore la filière sucrière qui n’a pas de "plan de reconversion" à l’approche de la fin des quotas sucriers. Le binôme compte donc "se battre pour la suppression de l’alinéa 5 de l’article 73 de la constitution qui empêche l’expérimentation à La Réunion".
L’autonomie de l’île serait également menacée par la privatisation de l’aéroport Roland Garros, "actuellement détenu à 60% par l’Etat", précise-t-il. Une privatisation qui enlèverait tout pouvoir de décision aux Réunionnais mais qui ne rencontre pour l’instant aucune opposition. La solution ? "Que la majorité soit rachetée par les collectivités", affirme-t-il.
Vers les énergies marines et la géothermie
Concernant la transition énergétique, soit l’élimination progressive des ressources fossiles pour aller vers les énergies renouvelables, rappelle Jean-Pierre Marchau, "notre taux de dépendance énergétique est de 86% ; nous nous éloignons de l’indépendance que l’on vise", précise-t-il. Selon lui, la suppression des énergies fossiles pour les déplacements à La Réunion a failli voir le jour lorsque Nicolas Sarkozy avait proposé le projet en 2007. Projet qui avait ensuite été abandonné.
EELV maintient sa proposition d’un projet énergétique axé sur la géothermie, la chaleur présente sous la terre, et les énergies marines, plutôt que le solaire ou les éoliennes qui "ne couvriront pas nos besoins". A cela, il faudrait ajouter une diminution de notre consommation d’énergie, soit une "utilisation raisonnée" motivée par des taxes dissuasives, par exemple.
Quant aux déchets, place à la méthanisation qui consiste à transformer les "bio-déchets" en méthane utilisable pour faire fonctionner les bus, par exemple. "Les petites et moyennes entreprises seraient privilégiées et cela permettrait de s’éloigner des grands groupes industriels".
Maya Cesari, que Jean-Pierre Marchau a rencontré alors qu’elle soutenait Paul Vergès à la Région Réunion en 2009, est une enseignante-chercheuse à l’Université de la Réunion "proche des valeurs du PCR" sans être au sein du parti. La présidente de l’association Ter La, qui a pour but la sensibilisation de la population à la politique, veut "redonner goût aux citoyens qui se détournent de la politique". Au programme, "la moralisation du statut d’élu" qui passerait notamment par l’obligation d’un casier judiciaire vierge, le non-cumul des mandats, une limite de trois mandats consécutifs et l’interdiction d’embauches intrafamiliales. Autres projets : une démocratie participative accrue et une société "plus humaine" qui reconnaît les langues régionales, encourage une éducation alternative et facilite l’accès à la culture scientifique et numérique, entre autres.
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