"J'ai été reçue ce jeudi 20 juillet 2017 par le nouveau Préfet, lors d'un entretien chaleureux marqué par une remarquable courtoisie républicaine, pour lequel je tiens à le remercier.
Monsieur le Préfet de la Réunion s'est montré très intéressé par la 3ème circonscription, celle des « Hauts du Sud » dont je suis la députée.
J'ai ainsi eu l'occasion d'aborder avec lui la question de la préservation des activités économiques traditionnelles au coeur du Parc National de la Réunion, au travers du mode d'élevage extensif de bovins sur des terrains naturels et en montagne, véritable savoir-faire ancestral appartenant au patrimoine immatériel des Hauts de la Réunion.
J'ai également évoqué la problématique des PPR (plan de prévention des risques), et notamment l'intérêt d'aller sur le terrain pour évaluer le risque véritable, afin de permettre de reculer de plusieurs hectares les limites des « zones rouges ». L'exemple de l'association du Tampon « VIGILANCE 974 » (Défend' Nout' Terrain) a été ainsi mis en avant.
La fin du conflit entre les industriels et les planteurs a également été abordée, démontrant la bonne connaissance de la filière Cannes-Rhum-Sucre par notre nouveau représentant de l’État, d'origine ultra-marine lui-même.
S'agissant du retour à la semaine de 4 jours, Monsieur le Préfet a rappelé que cela relève du Recteur de la Réunion, mais a assuré que ce dernier n'était pas hostile à la décision des communes et des conseils d'école.
Le point de discussion le plus sensible a été le quota de contrats aidés pour ce second semestre 2017. Après avoir rappelé que ce quota ne cesse de diminuer depuis 2014, de l'ordre de milliers d'emplois aidés en moins, et que les taux de financement par l’État, bien que relativement haut dans notre département, suivent la même trajectoire descendante, le Préfet m'a indiqué rester dans l'attente des décisions du gouvernement s'agissant des CAE, le dispositif des emplois d'avenir étant quant à lui visiblement voué à une extinction prochaine.
J’appelle le gouvernement à ses responsabilités dans le cadre d'une Question écrite :
Je tiens dans ce contexte à interpeller le gouvernement afin de lui rappeler :
- l'importance des contrats aidés pour le bon fonctionnement des services publics à la Réunion, en particulier dans les écoles et la restauration scolaire, puisque historiquement le personnel territorial dans le milieu scolaire est recruté de manière sensible par le biais des « petits contrats » ;
- l'efficacité des « emplois verts » dans la lutte anti-vectorielle (plan Ravines) ainsi que pour l'entretien et l'embellissement de sites touristiques ;
- le caractère indispensable des CAE afin de soulager la misère et préserver la paix sociale dans nos territoires ultramarins sinistrés.
Par ailleurs, un arrêté préfectoral en début d'année 2017 a exclu du dispositif des CAE les jeunes de moins de 25 ans, hormis dans des cas ou des zones spécifiques. Avec la fin programmée des emplois d'avenir, il me semble nécessaire de revenir sur cette décision qui prive notre jeunesse de l'occasion d'obtenir une première expérience professionnelle : à titre d'exemple, un jeune ayant obtenu son CAP ne peut ainsi être privé de la possibilité de travailler dans le cadre d'un contrat aidé avant ses 25 ans !
Je m'interroge également sur l'articulation entre le dispositif des CAE et la problématique actuelle des rythmes scolaires : si le retour à la semaine de 4 jours ne se faisait pas à la rentrée d'août 2017 (mais serait différée à janvier 2018), quid des contrats aidés signés habituellement au mois d'août pour une durée de un an et voués aux activités périscolaires qui eux seraient maintenus sur 4 mois ?
Dans un contexte de baisse annoncée des quotas de CAE, de diminution de la part de l’État entraînant corrélativement une augmentation du financement par les collectivités locales, et de baisse accentuée des dotations de l’État sur le quinquennat qui s'ouvre, ne serions-nous pas « en marche » forcée vers le chaos social et l'asphyxie fiscale ?
Je demande donc solennellement au gouvernement actuel de revoir sa copie et de mesurer avec lucidité, à l'aune des résultats récents lors des élections présidentielles, toute la colère et la détresse que nos populations d'outre-mer ont exprimées : la réponse de l’État doit être adaptée au ras-le-bol du peuple face au précédent quinquennat, et non l'accentuer !"
Nathalie BASSIRE, députée de La Réunion
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