Dimanche 23 septembre s’est déroulé le premier tour de l’élection législative partielle dans la 7e circonscription de La Réunion. Le résultat de l’UPR est décevant puisque seulement 158 voix se sont portées sur son candidat Fabien DIJOUX, soit 0,67% des suffrages exprimés. L’UPR 974 remercie néanmoins tous les militants, sympathisants et électeurs qui se sont mobilisés pour ce rendez-vous.
Par rapport à l’élection de juin 2017 dans cette même circonscription, l’UPR voit son score divisé par 1,9 et son nombre d’électeurs divisé par 2,6. Cette régression est comparable à celles d’autres forces politiques en présence :
Le LPA affilié MoDem, parti du candidat sortant qui en 2017 avait rassemblé 33,87% des voix, et qui obtient désormais un score de 17,07%, soit une division par 2 du pourcentage et une division par 2,8 du nombre de ses électeurs.
La France Insoumise, qui en 2017 était arrivée en troisième position avec 11,87% des suffrages, obtient désormais un score de 4,81%, donc 2,5 fois plus faible, et un nombre d’électeurs divisé par 2,8 sur une île où Jean-Luc Mélenchon était pourtant arrivé en tête du scrutin présidentiel.
Le RN (ex-FN) voit son score divisé par 1,6 et son nombre d’électeurs divisé par 2,2 en obtenant 2,61% des suffrages.
L’abstention qui était déjà importante en 2017 (67,02 %) est en hausse de 10 points (76,85%). C’est un premier élément d’explication de l’hémorragie de voix enregistrée par différents partis politiques d’envergure nationale. D’ailleurs les deux candidats arrivés en tête se qualifient en rassemblant moins de 6 % des électeurs inscrits pour le premier et moins de 4% pour le second, ce qui en dit long sur la représentativité du résultat de ce scrutin.
En ce qui concerne les votants, ils ont exprimé un certain rejet des partis politiques :
- d’abord en totalisant 8,07% de bulletins blancs et nuls ;
- ensuite et surtout, en concentrant 31,33% des suffrages sur cinq candidats sans-étiquette ; en 2017 ils n’étaient que trois sans-étiquette et cumulaient 10,63% des suffrages exprimés.
Alors que pendant la campagne l’UPR a insisté sur plusieurs points importants de son programme liés à la moralisation de la vie politique (casier vierge, vote blanc révocatoire,…), il est à regretter que ce soit justement un candidat ayant déjà été condamné qui soit arrivé en tête avec 27,12% des suffrages exprimés. Ancien maire de Saint-Leu et ancien président du Conseil départemental, il a bénéficié du soutien massif de toute la droite locale, notamment du président de Région et de maires influents qui semblent avoir instrumentalisé la campagne pour préparer les prochaines élections municipales.
L’UPR974 a voulu profiter de cette législative partielle pour préparer les électeurs réunionnais au thème du Frexit qui sera central lors des prochaines élections européennes. Comme l’a rappelé notre bien informé président de la République, le 21 janvier 2018 sur la chaîne anglaise BBC, le Frexit l’emporterait probablement s’il y avait un référendum en France (www.bit.ly/2PvyKrv). Il était donc logique d’envoyer un premier député du Frexit à l’Assemblée, ladite Assemblée étant supposée représenter la diversité des Français.
Force est de constater que la sortie de l’Union européenne et de l’euro n’ont pas trouvé écho dans le contexte électoral très particulier que nous venons de décrire.
Hélas beaucoup d’électeurs mal informés, voire désinformés, se sont focalisés sur des enjeux locaux dont l’essentiel n’est même pas du ressort d’un député. Beaucoup n’ont pas encore perçu l’importance, pour l’ensemble de La Réunion, du risque de suppression de l’amendement Virapoullé lors de la prochaine révision constitutionnelle (art.73 alinéa 5). Si le nouveau député vient renforcer le camp de ceux qui veulent supprimer l’amendement, alors cet amendement sera retiré et une sorte de « tout-pouvoir » sera confié aux élus du Département et de la Région. Dès lors, nul doute que ces élus locaux s’empresseront par exemple de faire ouvrir la carrière de Bois-Blanc, la population concernée étant de fait mécaniquement privée de recours au niveau de l’État français.
Le candidat affilié MoDem, dans sa profession de foi, s’est déjà prononcé pour la suppression de l’amendement Virapoullé (tout en s’opposant, paradoxalement à l’ouverture de la carrière de Bois-Blanc). C’est une position dangereuse contre laquelle nous mettons en garde tous les Réunionnais. L’UPR Réunion attend donc désormais que le candidat de la droite locale se prononce clairement pour ou contre l’amendement.
Il serait fâcheux que le candidat élu contribue à modifier durablement la stabilité législative de La Réunion sans en avoir préalablement informé les électeurs réunionnais.
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