L’association Saint-Paul Handisports monte au créneau face aux difficultés des personnes à mobilité réduite, lesquelles ont de plus en plus de difficultés à prendre le bus. Depuis 2019, le TCO a décidé de n’équiper que les bus de 50 places et plus d’une rampe d’accès. Pourtant, même ces grands bus les refusent parfois.
C’est un combat de près de 10 ans que mène l’association Saint-Paul Handisports pour l’accessibilité des personnes à mobilité réduite (PMR) à bord des bus dans l’ouest. Si certaines victoires sont à mettre à son crédit, son président, Noël Thomas, regrette que le TCO ait fait marche arrière sur ce dossier.
En septembre 2019, l’intercommunalité de l’Ouest a en effet voté le principe de n’équiper en unité de fauteuil roulant (UFR) que les bus de 50 places et plus. Une mesure qui va à l’encontre du décret n° 2015-1755 du 24 décembre 2015 relatif à la détermination de la proportion minimale de matériel roulant accessible affecté aux services publics réguliers et à la demande de transport routier de voyageurs.
"Cette mesure vient de l’ancienne mandature, mais elle semble être reprise par la nouvelle. À ce jour, nous n’avons pas d’infos", souligne Noël Thomas. Ce dernier s’insurge de cette décision de limiter le nombre de bus équipés de rampes.
Bus non équipés et chauffeurs non attentionnés
Pour les PMR, les conséquences se font sentir tous les jours. Entre les nombreux bus qui ne sont pas équipés de rampes, les arrêts non adaptés et les chauffeurs de bus qui refusent de les faire monter à bord en prétextant qu’ils ne savent pas utiliser la rampe, les difficultés rencontrées sont multiples.
"Il y a une femme en fauteuil roulant qui fait 2 km pour se rendre à un arrêt de bus, car elle n’est jamais sûre d’être prise à celui à 300m de chez elle", explique le président de l’association.
Pour Rachel qui vit à Plateau-Caillou, les difficultés sont quotidiennes. Elle s’est déjà vu refuser de monter cinq fois à bord des bus, car soit l’accessibilité n’était pas présente, soit la rampe ne fonctionnait pas ou bien tout simplement parce que le chauffeur ne voulait pas pour éviter le retard. Résultat, elle ne peut prendre qu’une seule ligne sur les 12 que compte son secteur.
"Des fois, les bus ne veulent ou ne peuvent pas se rapprocher du trottoir. Une fois, ce sont les passagers qui m’ont aidée à monter à bord. C’est très difficile", explique Rachel. "Le plus aberrant, c’est lorsque l’on a commencé à râler, ils ont tout simplement enlevé les logos qui signalent que les bus sont adaptés aux PMR", ajoute-t-elle.
Une plainte bientôt déposée
L’association Saint-Paul Handisports est prête à porter plainte pour faire valoir leurs droits. "Ils font disparaître le handicap du véhicule. Ça va loin dans l’inaccessibilité. On discrimine une partie de la population", enrage Noël Thomas. Pour cette raison, il envisage de porter plainte pour discrimination.
Il sera soutenu par les adhérents qui veulent faire valoir leurs droits. "Je veux mon autonomie. C’est très important pour moi", conclut Rachel.
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