
Le résumé de la soirée électorale
S'ils pouvaient compter sur l'aura suscitée par leurs paternels pour espérer briller lors de ce scrutin, c'est raté.
Hormis Patrice Thien-Ah-Koon, fils d'André, qui a réussi à se qualifier au second tour et en ballottage favorable face à la députée sortante Nathalie Bassire, Nadine Gironcel Damour et Laurent Virapoullé n'ont pas fait long feu lors de ce scrutin aussi bien dans leurs circonscriptions que leurs villes respectives.
Si le premier est arrivé largement en tête au Tampon avec 1 147 voix d'avance face à sa poursuivante, pour les deux autres candidats en revanch, c'est la soupe à la grimace. Nadine Gironcel Damour pouvait s'appuyer sur les bases construites par son père Maurice à Sainte-Suzanne pour essayer de tirer son épingle du jeu.
Raté, puisque la candidate divers-gauche n'est arrivée qu'en 5e position dans le dernier fief PCR de l'île, à 2924 voix du premier, Frédéric Maillot, et surtout à 1357 voix derrière Alexandre Laï-Kane-Cheong, arrivé en seconde position à Sainte-Suzanne et chef de file de l'opposition municipale et qui, au fil des scrutins, s'implante durablement dans la commune. Un mauvais signal pour elle et la majorité municipale sainte-suzannoise en vu des municipales de 2026.
Pour Laurent Virapoullé dans la 5e circonscription, son ambition est retombée comme un soufflé. Le cadet des fils de Jean-Paul, pour son premier engagement en politique, aura été confronté à la réalité du terrain. Trop esseulé hormis le soutien de Michel Vergoz, et bénéficiant de l'investiture de la majorité présidentielle - un frein dans l'île où l'opposition à Emmanuel Macron est particulièrement élevée -, une suppléante placée en garde à vue en fin de campagne et même les élus du groupe conduit par son frère Jean-Marie au conseil municipal qui décident de rejoindre Stéphane Fouassin... sont autant d'élément qui expliquent le revers subi.
Son baptême du feu pour son entrée en politique aura été particulièrement douloureux, notamment à Saint-André où Laurent Virapoullé n'est arrivé qu'en 4e position, comptant plus de 300 voix de retard sur Stéphane Fouassin, plus de 800 sur Ridwane Issa et près de 6000 voix de retard sur Jean-Hugues Ratenon, soutenu par la majorité municipale de Joé Bédier. Et il n'est pas sûr que l'annonce faite ce dimanche soir par Laurent Virapoullé d'une possible candidature aux municipales de 2026 viendra arranger les choses au sein de la droite saint-andréenne.
Si le patronyme apporte une certaine audience, cela n'est pas suffisant : le temps de la reconnaissance passe d'abord par un temps de militantisme. En effet, le fils ou la fille d'un élu politique sera d'abord comparé à ce dernier, d'où la nécessité de se faire connaître auprès de la base militante et des électeurs.