La collectivité française du Pacifique doit s’exprimer par référendum ce dimanche pour déterminer si elle reste au sein de la République française. Il s’agit de la troisième consultation sur la question depuis 2018. Un vote déjà contesté par les indépendantistes qui ont appelé à boycotter ce scrutin et ne reconnaîtront pas le résultat.

Demain, devra-t-on dire Nouvelle-Calédonie ou Kanaky ? Ce dimanche, 183.631 électeurs, sur les 271.000 habitants, sont appelés à répondre par référendum à la question suivante : "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?"
Ce processus d'autodétermination est la conséquence des violences entre les Kanaks et les Caldoches (descendants des colons européens) dans les années 80, dont le point d’orgue fut la prise d’otage de la grotte d’Ouvéa en 1988. L’évènement avait coûté la vie à 21 personnes, 19 militants kanaks et deux militaires. Cet épisode avait débouché sur les accords de Matignon en juin 1988 et sur l'accord Nouméa en 1998.
C’est dans ce dernier qu’est prévue la consultation sur l’indépendance du territoire. L’accord prévoit trois consultations au sujet de l’autodétermination si les deux premiers référendums voyaient le "non" l’emporter. Il s’agit ce dimanche de la 3e consultation.
Par deux fois le "non" l’emporte, mais la dynamique change
C’est donc en novembre 2018 qu’a eu lieu le 1er référendum qui s’est soldé par la victoire du "non" avec 56,67% des voix. En octobre 2020, le deuxième scrutin a vu le "non" l’emporter à 53,26%. L’écart de voix est passé de 18.000 à 10.000 entre les deux.
Un score qui, paradoxalement, a plus enthousiasmé les perdants, satisfaits de voir que le plébiscite annoncé pour le maintien au sein de la République française n’a pas eu lieu. Les conditions pour pouvoir voter, notamment 20 ans de présence sur le territoire, éliminent 43.000 personnes du corps électoral. Une mesure pour aider à compenser l’influence kanake, dont la population est à présent minoritaire suite aux vagues successives d’immigration depuis 1850.
Selon les experts, c’est le taux de participation qui devrait déterminer la victoire.
Les indépendantistes appellent au boycott
Et c’est là la grande surprise. Alors que la victoire semble plus proche que jamais, les indépendantistes ont annoncé qu’ils ne participeraient pas au référendum. Ils estiment que l’épidémie de Covid-19 a rendu impossible la tenue d’une campagne équitable en raison des mesures sanitaires et du nombre de décès. En six semaines, la Nouvelle-Calédonie a connu 270 morts.
Les indépendantistes ont donc demandé le report du scrutin en 2022, ce qui leur a été refusé par le gouvernement. Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a demandé à ses militants de ne pas se rendre aux urnes. De son côté, le Palika (Parti de libération kanak) voit dans cette décision de l’État une"provocation politique".
Tous annoncent déjà ne pas reconnaître le scrutin. Le FLNKS appelle à éviter la violence, mais admet que des débordements seront possibles, causés par des jeunes qui n’écouteront pas les appels au calme.
De son côté, les autorités ont envoyé en renfort 1 400 gendarmes, 250 militaires et une centaine de policiers. Sans leurs bagages, ils amènent 160 véhicules légers, 30 engins blindés, deux hélicoptères Puma et un avion Casa de l'armée. Le GIGN a été renforcé. Au final, le résultat de ce soir ne devrait pas mettre un terme définitif à la question posée.
Ce processus d'autodétermination est la conséquence des violences entre les Kanaks et les Caldoches (descendants des colons européens) dans les années 80, dont le point d’orgue fut la prise d’otage de la grotte d’Ouvéa en 1988. L’évènement avait coûté la vie à 21 personnes, 19 militants kanaks et deux militaires. Cet épisode avait débouché sur les accords de Matignon en juin 1988 et sur l'accord Nouméa en 1998.
C’est dans ce dernier qu’est prévue la consultation sur l’indépendance du territoire. L’accord prévoit trois consultations au sujet de l’autodétermination si les deux premiers référendums voyaient le "non" l’emporter. Il s’agit ce dimanche de la 3e consultation.
Par deux fois le "non" l’emporte, mais la dynamique change
C’est donc en novembre 2018 qu’a eu lieu le 1er référendum qui s’est soldé par la victoire du "non" avec 56,67% des voix. En octobre 2020, le deuxième scrutin a vu le "non" l’emporter à 53,26%. L’écart de voix est passé de 18.000 à 10.000 entre les deux.
Un score qui, paradoxalement, a plus enthousiasmé les perdants, satisfaits de voir que le plébiscite annoncé pour le maintien au sein de la République française n’a pas eu lieu. Les conditions pour pouvoir voter, notamment 20 ans de présence sur le territoire, éliminent 43.000 personnes du corps électoral. Une mesure pour aider à compenser l’influence kanake, dont la population est à présent minoritaire suite aux vagues successives d’immigration depuis 1850.
Selon les experts, c’est le taux de participation qui devrait déterminer la victoire.
Les indépendantistes appellent au boycott
Et c’est là la grande surprise. Alors que la victoire semble plus proche que jamais, les indépendantistes ont annoncé qu’ils ne participeraient pas au référendum. Ils estiment que l’épidémie de Covid-19 a rendu impossible la tenue d’une campagne équitable en raison des mesures sanitaires et du nombre de décès. En six semaines, la Nouvelle-Calédonie a connu 270 morts.
Les indépendantistes ont donc demandé le report du scrutin en 2022, ce qui leur a été refusé par le gouvernement. Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a demandé à ses militants de ne pas se rendre aux urnes. De son côté, le Palika (Parti de libération kanak) voit dans cette décision de l’État une"provocation politique".
Tous annoncent déjà ne pas reconnaître le scrutin. Le FLNKS appelle à éviter la violence, mais admet que des débordements seront possibles, causés par des jeunes qui n’écouteront pas les appels au calme.
De son côté, les autorités ont envoyé en renfort 1 400 gendarmes, 250 militaires et une centaine de policiers. Sans leurs bagages, ils amènent 160 véhicules légers, 30 engins blindés, deux hélicoptères Puma et un avion Casa de l'armée. Le GIGN a été renforcé. Au final, le résultat de ce soir ne devrait pas mettre un terme définitif à la question posée.
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