Une année 2019 placée sous le signe des investissements pour la Cirest. À l'occasion des débats sur les orientations budgétaires qui se sont déroulés ce mercredi, les élus communautaires ont validé tous les rapports à l'ordre du jour, dont celui du budget alloué aux investissements de l'intercommunalité. Cette dernière va voir ses investissements augmenter de 300%, passant de 7,5 millions d'euros en 2018 à plus de 22 millions d'euros l'an prochain.
Pour l'avant dernier conseil communautaire de sa mandature, Jean-Paul Virapoullé a commencé par saluer le retour à l'équilibre financier de la collectivité, dont une épargne nette, passant du négatif (-2,46 millions d'euros en 2014 ) au positif (3,77 millions d'euros fin 2017, avec une légère dégradation en 2018 avec 3,24 millions d'euros). Un rééquilibrage des finances de la Cirest qui est passé par l'abandon en 2015 du projet de TCSP Est (estimé à plus de 100 millions d'euros) et le rachat du bail emphytéotique administratif (BEA) du siège de la Cirest à Saint-Benoît pour 9,5 millions d'euros, afin d'éviter le paiement de 18 millions d'euros sur 28,5 ans. L'économie générée par cette opération de rachat s'est élevée à plus de 6,5 millions d'euros.
D'autres décisions ont également permis une amélioration des finances de l'interco', à savoir la mise en place de la tarification du transport scolaire et l'augmentation d'un point du taux de la TEOM, qui rapportent respectivement à la collectivité 500 000 euros et 700 000 euros par an. Sur le ramassage des ordures ménagères, la Cirest a économisé en 2017 pas moins de 1,5 million d'euros grâce à l'optimisation et la maîtrise des coûts liés à la collecte.
"La Cirest devra élaborer son budget 2019 dans ce contexte qui reste contraint malgré un rétablissement des grands équilibres financiers. Face à ce constat, il s'avère indispensable d'agir simultanément sur les recettes et les dépenses. Ainsi, le budget primitif 2019 de la Cirest sera la traduction des différents arbitrages stratégiques et budgétaires du conseil de la communauté d'agglomération", explique l'intercommunalité en prévision des débats à venir sur le budget primitif.
6 millions d'euros pour les communes sur la période 2018-2021
Pour 2019, les grands axes d'intervention de la Cirest seront déclinés en trois axes. La première, l'aide au développement territorial et à l'investissement, permettra à l'intercommunalité, à travers le Fonds d'investissement intercommunal de solidarité (FIIS) d'accentuer ses efforts en matière d'aide d'investissement aux communes, passant de 1,8 million d'euros sur la période 2017-2020 à 6 millions d'euros pour la période 2018-2021. Des fonds qui serviront à participer aux projets de renouvellement urbain (NPNRU) sur les communes de Saint-André (qui s'élève à 1,58 million d'euros) et de Saint-Benoît (en cours de définition), de poursuivre son Plan intercommunal de lutte contre l'habitat indigne (PILHI) en mettant sur la table 109 000 euros ou encore de participer à hauteur de 200 000 euros à l'acquisition foncière pour la réalisation de logements aidés.
Deuxième grand axe 2019 pour la collectivité, la mise en oeuvre progressive de ses nouvelles compétences obligatoires, comme le développement économique et le transfert des zones d'activités économiques (ZAE) depuis 2017, la GEMAPI depuis 2018 (où près de 2 millions d'euros seront investis en 2019) ou encore le transfert à venir en 2020 de l'eau et de l'assainissement.
Dernier grand axe d'intervention pour 2019, le développement économique et l'innovation, avec la création d'espaces de coworking, de la mise en place de l'éco-technoport de Bois-Rouge mais aussi l'extension et la création de ZAE et d'immobiliers d'entreprises à la Cressonnière, Paniandy, Sainte-Rose ou encore Salazie. À noter que près de 90 000 euros seront investis pour le développement de filières économiques porteuses (fruits, plantes à parfum et médicinales) et pour financer une étude sur la valorisation de l'eau dans l'Est. Le déploiement du très-haut débit sur le territoire sera soutenu à hauteur de 100 000 euros. En outre, les travaux relatifs à l'extension du siège de la Cirest seront engagés à partir de février 2019 pour un montant de 1,4 million d'euros.
"L'avenir de la région Est passe par des investissements"
Concernant le développement touristique, la Cirest mettra sur la table 1,6 million d'euros et s'engagera à soutenir plus concrètement (900 000 euros) l'OTI via des outils de promotion et de commercialisation touristique.
A partir de 2019, le niveau investissement passe de 7,5 millions à 22 millions d'euros y compris le remboursement du capital de la dette. Le financement de ces opérations sera en partie assuré par les subventions d'équipement. Toutefois, pour équilibrer le budget 2019, la Cirest devra inscrire un emprunt de l'ordre de 12 millions d'euros. "Nous considérons que l'avenir de la région Est passe par des investissements. Il faut passer d'une logique de fonctionnement qui augmente à celle de l'investissement, notamment productive", clame Jean-Paul Virapoullé.
Des investissements qui vont dégrader la dette de l'intercommunalité, qui présente déjà un taux d'endettement de l'ordre de 30% fin 2018. En effet, la capacité de désendettement de la Cirest bondit de 3,70 années en 2018 à 13,43 années à fin 2019 selon ses estimations, avant d'exploser en 2020 (24,21 années) et 2021 (21,42 années). Mais Jean-Paul Virapoullé l'assure, les investissements entrepris ne mettront pas à mal la santé financière de la collectivité pour les prochaines années. "C'est pour cela que nous comptons faire des investissements productifs. L'éco-port de Bois-Rouge va coûter un milliard d'euros mais cela va rapporter des milliards. C'est comme lorsqu'on a basculé l'eau d'Est en Ouest, ça a coûté deux milliards mais qui se plaint aujourd'hui ? Ça coûte sur une période limitée mais ça rapporte pour une éternité", termine-t-il.
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