« La vieillesse est un naufrage », disait Chateaubriand, avant d’être repris par le Général de Gaulle qui rendit la phrase célèbre en parlant de Pétain.
C’est l’expression qui m’est tout de suite venue à l’esprit quand j’ai lu la lettre que Brigitte Bardot a envoyée au préfet, un torchon dans lequel elle insulte gravement les Réunionnais, les traitant d’« autochtones ayant gardé leurs gènes de sauvages », ou encore de « population dégénérée encore imprégnée de coutumes ancestrales, des traditions barbares qui font leur souche », le tout baignant dans « des réminiscences de cannibalisme ».
Rien que ça !
Pauvre BB ! Elle qui fut tellement adorée, tellement désirée, quelle tristesse de la voir descendre aussi bas.
Loin de moi l’idée de lui reprocher d’aimer les animaux. Mais il ne faut pas que cet amour soit tellement exclusif qu’il finisse par lui faire détester les hommes.
La vieille actrice sénile semble avoir pris au mot ce qui n’était qu’une plaisanterie dans la bouche de Pierre Desproges : « Plus je connais les hommes, plus j’aime mon chien ». Comme elle a connu énormément d’hommes, normal qu’elle aime énormément les chiens…
Plaisanterie mise à part, on aurait pu être tenté de « ne pas faire un compte » avec ce courrier et ne le prendre que pour ce qu’il est : les délires obsessionnels d’une femme haineuse, qui déteste les hommes –et les femmes- et qui ne sait plus ce qu’elle dit.
On ne le peut malheureusement pas. Car, malgré le niveau débile de ses attaques, cette vieille bique est encore suivie par des centaines de milliers de personnes dans le monde. Et bien sûr, toute la presse nationale s’est empressée de reprendre ses propos.
Notre pauvre tourisme avait déjà subi les attaques des requins, du chikungunya, de la dengue. Il n’avait pas besoin de ça !
Alors quoi faire ? La trainer au tribunal comme s’apprêtent à le faire le préfet, le président de Région ainsi que Jean-Hugues Ratenon, qui n’en rate pas une, celui-là ? Difficile de faire autrement, même si il faut être conscient que la BB, elle s’en fout de ces procès comme de son premier string. Elle a déjà été condamnée cinq fois pour incitation à la haine raciale. Elle a une fortune telle, grâce à nous, qu’elle a les moyens de payer. Mais pire encore, je la soupçonne de souhaiter ces procès, qui n’aboutissent qu’à donner encore plus de publicité à ses propos haineux.
Reste que si elle a écrit cette lettre, c’est parce-que des malades, habitant notre ile, lui écrivent régulièrement pour lui signaler de vraies scènes d’horreur dont peuvent être victimes des animaux. Mais ni plus ni moins, à mon avis, que dans n’importe quel département de métropole.
Mais surtout, ces personnes, très âgées pour la plupart et n’ayant plus non plus, elles aussi, toutes leurs têtes, se font les relais de tous les la di la fé, de tous les délires complotistes qui circulent sur l’ile. Comme cette légende des chiens servant d’appâts pour les requins alors que les hameçons qu’on leur a trouvés dans le nez sont bien trop petits pour la pêche au squale.
Simplement, certaines de ces personnes finissent par transformer leur amour pour les animaux, tout à fait légitime, en obsession. Et là, c’est l’hôpital psychiatrique vers lequel on devrait les conduire.
Il me revient à l’esprit une interview que j’avais faite quand, jeune journaliste au Quotidien au début des années 80, j’avais entendu un responsable de la SPA de l’époque me déclarer que, s’il roulait en voiture, il ne s’arrêterait pas pour sauver un enfant accidenté. Mais que, par contre, il le ferait pour un chien…
L’histoire n’est qu’un éternel recommencement. Sauf que quand ce genre de propos sont tenus par une ancienne vedette, ils connaissent un plus grand retentissement…
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