
Même si cela remonte à 2017, nous nous souvenons bien des blocages des routes de planteurs sur toute l’île. Les cachalots et tracteurs étaient positionnés devant les usines à canne, la préfecture, la DEAL, rendant la circulation plus que difficile. Il s’agissait d’une pression de la part des planteurs de canne sur l’industriel sucrier Tereos qui ne souhaitait pas négocier sur le prix de la tonne de canne.
C’est dans ce contexte-là que cinq agriculteurs étaient devant la justice ce vendredi. Enfin, quatre, car l’instigateur et le plus impliqué du groupe, Dominique Gigan, devenu depuis président de la FDSEA, ne s’est pas rendu au tribunal correctionnel de Champ Fleuri pour le procès. "Il montre sa lâcheté par son absence", note le président du tribunal, Bernard Molié.
Les faits remontent au 5 décembre 2017, en fin de campagne sucrière, alors que tout le monde est à cran. Deux huissiers sont à la balance de Beaufonds à Saint-Benoît pour constater des faits présumés de "fardage". Certains planteurs étaient soupçonnés de faire peser leur canne mélangée à de la terre, des galets et de la paille. Alors que le contrôleur doit pouvoir insérer une sonde dans plusieurs ouvertures pour calculer la teneur en sucre et donc déterminer le prix de rachat, il y avait parfois des ouvertures bouchées. Et la seule accessible était celle qui contenait les bouts de cannes les plus riches. La quantité et le taux de sucre étaient trop élevés pour une canne qui provenait d’une coupeuse péi. « Il s’agit de fraude et de vol », déclare l’avocat de Tereos.
"Ils avaient des caméras et le but était de nous faire tomber"
Ce volet n’était pas le débat devant le tribunal ce vendredi. Il s’agissait de revenir sur les échauffourées entre une cinquantaine de planteurs mécontents suite au contrôle d’un chargement et les représentants de Tereos, leurs agents de sécurité et les huissiers. Les cinq hommes étaient jugés pour violences et menaces.
Tous nient les faits. Parmi eux, Bruno Robert, président des Jeunes Agriculteurs, qui rappelle : "C’était une grosse campagne et nous étions en retard à cause des négociations. C’était très tendu. Mais il y avait 50 planteurs et aujourd’hui ici on est que cinq. On est tombé dans un piège. Ils nous ont provoqués, ils avaient des caméras et le but était de nous faire tomber".
Jugés également, le fils de Dominique Gigan, le "meneur", Alexandre Gigan, André Albuffy et Clément Dubar, connu de la justice depuis sa condamnation pour dégradations dans l’affaire des paillotes de l’Hermitage. Il a aussi été condamné pour la dégradation du portail de Tereos ce jour-là, à cinq mois de prison avec sursis mais a fait appel de la décision.
Un attroupement se forme ensuite près de la rampe de dosage
Si tous nient les violences et menaces, les témoins, caméras de vidéo-surveillance et Go Pro des agents de sécurité disent en partie le contraire. Le président d’audience revient sur les images : Dominique Gigan est filmé, énervé, qui bloque l’accès avec son véhicule. Il fait ensuite un geste d’égorgement au personnel, enlève sa chemise et violente un agent de sécurité puis est retenu par son fils. Un attroupement se forme ensuite près de la rampe de dosage et les agents de sécurité prennent la fuite. L’un d’entre eux est pris à partie et Clément Dubar lui assène un coup de poing.
Mais c’est Dominique Gigan qui va le plus loin en frappant un agent à la tête avec un galet. Sans ça, il n’aurait pas fait le poids contre un agent de sécurité qui maîtrise la boxe, aurait-il avoué en garde à vue. Selon plusieurs témoins, son véhicule a également foncé sur l’un des huissiers, manquant de peu de le percuter. Mais impossible de dire si c’était Dominique Gigan au volant ; ces faits-là, il les a nié.
Les cinq hommes ont finalement été relaxés des faits de menace de mort sur les huissiers. Ils maintiennent n’avoir pas eu connaissance de leur présence et rien ne prouve le contraire. Tous sauf Dominique Gigan ont aussi été relaxés des faits de menaces sur les vigiles.
Tous ont néanmoins été jugés coupables pour violences et condamnés : un an de prison ferme et un mandat d’arrêt pour Dominique Gigan, 10 mois de sursis pour Alexandre Gigan et Clément Dubar et six mois de sursis pour Bruno Robert et André Albuffy, les deux seuls inconnus de la justice jusqu’à présent.
C’est dans ce contexte-là que cinq agriculteurs étaient devant la justice ce vendredi. Enfin, quatre, car l’instigateur et le plus impliqué du groupe, Dominique Gigan, devenu depuis président de la FDSEA, ne s’est pas rendu au tribunal correctionnel de Champ Fleuri pour le procès. "Il montre sa lâcheté par son absence", note le président du tribunal, Bernard Molié.
Les faits remontent au 5 décembre 2017, en fin de campagne sucrière, alors que tout le monde est à cran. Deux huissiers sont à la balance de Beaufonds à Saint-Benoît pour constater des faits présumés de "fardage". Certains planteurs étaient soupçonnés de faire peser leur canne mélangée à de la terre, des galets et de la paille. Alors que le contrôleur doit pouvoir insérer une sonde dans plusieurs ouvertures pour calculer la teneur en sucre et donc déterminer le prix de rachat, il y avait parfois des ouvertures bouchées. Et la seule accessible était celle qui contenait les bouts de cannes les plus riches. La quantité et le taux de sucre étaient trop élevés pour une canne qui provenait d’une coupeuse péi. « Il s’agit de fraude et de vol », déclare l’avocat de Tereos.
"Ils avaient des caméras et le but était de nous faire tomber"
Ce volet n’était pas le débat devant le tribunal ce vendredi. Il s’agissait de revenir sur les échauffourées entre une cinquantaine de planteurs mécontents suite au contrôle d’un chargement et les représentants de Tereos, leurs agents de sécurité et les huissiers. Les cinq hommes étaient jugés pour violences et menaces.
Tous nient les faits. Parmi eux, Bruno Robert, président des Jeunes Agriculteurs, qui rappelle : "C’était une grosse campagne et nous étions en retard à cause des négociations. C’était très tendu. Mais il y avait 50 planteurs et aujourd’hui ici on est que cinq. On est tombé dans un piège. Ils nous ont provoqués, ils avaient des caméras et le but était de nous faire tomber".
Jugés également, le fils de Dominique Gigan, le "meneur", Alexandre Gigan, André Albuffy et Clément Dubar, connu de la justice depuis sa condamnation pour dégradations dans l’affaire des paillotes de l’Hermitage. Il a aussi été condamné pour la dégradation du portail de Tereos ce jour-là, à cinq mois de prison avec sursis mais a fait appel de la décision.
Un attroupement se forme ensuite près de la rampe de dosage
Si tous nient les violences et menaces, les témoins, caméras de vidéo-surveillance et Go Pro des agents de sécurité disent en partie le contraire. Le président d’audience revient sur les images : Dominique Gigan est filmé, énervé, qui bloque l’accès avec son véhicule. Il fait ensuite un geste d’égorgement au personnel, enlève sa chemise et violente un agent de sécurité puis est retenu par son fils. Un attroupement se forme ensuite près de la rampe de dosage et les agents de sécurité prennent la fuite. L’un d’entre eux est pris à partie et Clément Dubar lui assène un coup de poing.
Mais c’est Dominique Gigan qui va le plus loin en frappant un agent à la tête avec un galet. Sans ça, il n’aurait pas fait le poids contre un agent de sécurité qui maîtrise la boxe, aurait-il avoué en garde à vue. Selon plusieurs témoins, son véhicule a également foncé sur l’un des huissiers, manquant de peu de le percuter. Mais impossible de dire si c’était Dominique Gigan au volant ; ces faits-là, il les a nié.
Les cinq hommes ont finalement été relaxés des faits de menace de mort sur les huissiers. Ils maintiennent n’avoir pas eu connaissance de leur présence et rien ne prouve le contraire. Tous sauf Dominique Gigan ont aussi été relaxés des faits de menaces sur les vigiles.
Tous ont néanmoins été jugés coupables pour violences et condamnés : un an de prison ferme et un mandat d’arrêt pour Dominique Gigan, 10 mois de sursis pour Alexandre Gigan et Clément Dubar et six mois de sursis pour Bruno Robert et André Albuffy, les deux seuls inconnus de la justice jusqu’à présent.
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