Crédité de 16,87 % des voix en 2014 sous la bannière LPA, Jean-Gaël Anda se lance une nouvelle fois dans la bataille sur ses terres natales à St-Pierre. Ancien directeur de cabinet et directeur de la communication de Jean-Paul Virapoullé, ancien adjoint de la capitale du sud de 2008 à 2013, ex-LPA, aujourd’hui élu de l’opposition et conseiller régional, Jean-Gaël Anda se présente sans étiquette et sans soutien affiché. L’attaché territorial de 44 ans en disponibilité veut rassembler au delà des clivages. "Nous réussissons le tour de force de rassembler des militants de gauche mais en même temps des gens qui viennent de la droite".
Qu’est-ce qui vous a décidé à vous lancer une nouvelle fois en campagne pour les municipales?
La première des motivations, c’est avant tout la population. Nous faisons de la politique pour qui au fond? C’est la première question à poser aux hommes politiques en général. Quand vous voyez la situation de certains quartiers de St-Pierre, laissés à l’abandon, l’état de précarité, à un moment donné il faut se demander, mais que fait-on? En 2014, toutes les personnes qui m’ont soutenu et bien plus encore m’ont encouragé à ne surtout à ne pas baisser les bras. Je suis d’un naturel très combatif, persévérant, déterminé et rien ne peut m’arrêter. Et puis lorsque vous réalisez que vous incarnez l’espérance de toute une population, vous n’avez plus le droit de décevoir. Moi je ne suis pas dans les accords, dans les tractations, dans les deals comme souvent les politiques le conçoivent.
Justement où vous situez-vous sur l’échiquier politique?
Je ne veux pas me situer. Avant tout nous portons un projet qui est à la fois humaniste, progressiste et en même temps libéral, ces valeurs ne sont pas antinomiques. Il faut aussi aider les jeunes qui veulent monter des petites structures, devenir auto-entrepreneurs, artisans…parce que les jeunes n’attendent pas forcément un petit contrat aidé de la mairie.
Du social, de l’économie et où se situe l’écologie dans votre projet?
Je crois que tout homme politique devrait avoir un volet écologique dans son projet, c’est incontournable. Le réchauffement climatique est une réalité, cela fait plus de trente ans que monsieur Vergès l’avait prédit. La problématique du traitement des déchets ne doit pas être abordée de manière politicienne. Je ne suis pas contre monsieur Fontaine, contre son projet d’incinérateur. Je suis contre ce projet parce que d’un point de vue sanitaire, on n’arrive pas encore à définir quelles seront les conséquences pour la santé humaine. Si en amont, nous arrivons à mettre une vraie politique de recyclage, de tri et de valorisation des déchets, forcément nous en produirons moins. Comment va-t-on financer ce projet? Qui va payer? Quel est l’impact sanitaire? Environnemental? Gouverner, c’est aussi anticiper et prévoir. À un moment donné, il faut savoir ce que l’on veut pour la planète.
Vous êtes également conseiller régional, vous rejoignez donc la position de la Région sur la question?
Il s’agit de mon point de vue personnel et il se trouve que la majorité et moi-même nous retrouvons là-dessus.
Attendez-vous des soutiens politiques pour votre campagne? Vous vous présentez sans étiquette…
Aujourd’hui, j’ai pris la résolution de ne plus faire partie d’aucun mouvement. Si des partis veulent nous soutenir, c’est bien, néanmoins notre liste sera sans étiquette. Nous réussissons le tour de force de rassembler des militants de gauche, mais en même temps des gens qui viennent de la droite.
En novembre dernier, vous aviez déclaré avoir le soutien de Didier Robert. Est-ce toujours le cas?
Moi je reste sur son affirmation. Il l'a répété à maintes reprises. Étant entendu que je reste sans étiquette.
Le rassemblement peut-il se faire aussi avec Imrhane Moullan, également proche de Didier Robert ?
Naturellement, je suis ouvert à toutes les propositions dans la mesure où elles s'inscrivent dans notre programme et nos valeurs pour Monsieur Moullan et les autres candidats.
Vous envisageriez l’ouverture jusqu’au Rassemblement national?
Certaines de leurs idées heurtent profondément les valeurs qui sont les miennes. En revanche, il ne faut surtout pas insulter le vote de l’électeur. Les hommes et les femmes qui ont voté Rassemblement National ne sont pas forcément nostalgiques du Troisième Reich. Ce sont des gens qui sont confrontés à des réalités et aujourd’hui aussi, sont complètement désappointés par le fonctionnement des partis dits traditionnels. Il faut comprendre aussi l’exaspération, néanmoins nous parlons là d’une élection municipale. C’est un contexte particulier: la rencontre entre une tête de liste qui conduit une équipe, qui porte un projet pour une population et un territoire.
Votre projet, quel est-il dans les grandes lignes?
La première des choses le combat contre la misère, la précarité, l’exclusion, en augmentant les moyens du CCAS, lutter contre l’habitat insalubre et toutes formes d’exclusion. Sur le volet environnemental, s’appuyer sur des associations dans chaque quartier pour inciter au recyclage. L’éducation est aussi une priorité. On nous dit qu’il n’y a plus d’Astem, lançons un grand plan Atsem. C’est une question de volonté politique. Nous allons réduire le train de vie de la commune. Moins de feux d’artifice, moins de gaspillage en matière de véhicules communaux, réduction des dépenses en matière de fonctionnement. Ce que nous allons économiser, nous allons le reporter au niveau de l’éducation. En matière d’emploi, la mairie n’a pas vocation a être le pôle emploi, mais qu’il y ait un roulement, moins d’injustice et de favoritisme.
En matière d’aménagement du territoire?
Il faut faire en sorte de sortir de ce coma circulatoire par une voie de contournement dans les hauts de St-Pierre. Les services de la Région avaient déjà commencé à travailler d’ailleurs avec ceux de St-Pierre mais ça traîne parce qu’encore une fois c’est politisé. La population ne doit pas être prise en otage. Nous devons également réfléchir à d’autres modes de déplacement. Il ne serait pas anormal que St-Pierre puisse disposer d’un transport guidé par rail. Envisager également une vraie politique d’animation du centre-ville, la construction de parking silo. Je veux également réaliser un parc urbain à St-Pierre.
Quel bilan dressez-vous de la précédente mandature?
C’est une espèce de routine qui se répète mandat après mandat avec les mêmes promesses. Il y a aussi la question de la transparence. La transparence, c’est la mise en place de contrôleurs de gestion au niveau de certains services de la ville. Le bien public doit être utilisé dans le cadre d’une mission de service public, aidons les gens. Il faut que cette manière de fonctionner cesse. Si vous êtes attaché à certaines valeurs démocratiques, elles doivent se traduire dans vos comportements et dans vos attentes.
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