Le double aveu qui se cache derrière la hausse de la CSG
Une des mesures les plus emblématiques, et la plus contestée parce que la plus injuste, de l’ère , prétendument nouvelle, ouverte par les Marcheurs, est la hausse de la CSG.
Macron avait contesté le fait que la France était au bord de la faillite. Pourtant cette augmentation des prélèvements sociaux témoigne de la pertinence du constat qui avait été fait par d’autres candidats aux présidentielles selon lequel les marges financières de l’Etat étaient nulles et qu’il fallait donc trouver de nouvelles recettes ou baisser drastiquement les dépenses si l’on voulait promouvoir de nouvelles politiques économiques et sociales .
Cette accentuation des prélèvements obligatoires ne participe pas à un effort national également partagé mais à un règlement de compte à l’égard des aînés . Les conditions de sa mise en œuvre sont en effet discriminatoires : ses effets seront compensés pour tous ( baisse corollaire des charges pour les salariés ou « flat tax » pour les détenteurs de valeurs mobilières ) sauf pour les retraités qui perdront 2% de leur pension nette .
En fait l’enjeu est de rééquilibrer , de manière biaisée comme c’est la marque de fabrique de la macronie , les revenus entre actifs et retraités , au motif que les premiers auraient vu leur position relative dans l’échelle des revenus se dégrader au profit des seconds .
Un moyen détourné d’imposer un ré-équilibrage entre actifs et retraités
Si ce constat était avéré , il eût été logique d’inciter à la hausse des salaires , notamment , le cas échéant , en contrepartie d’une augmentation du temps de travail . Mais cette solution ne plaisait ni au MEDEF ni aux fonctionnaires surbookés . On a donc préféré faire jouer l’effet « balancier » , consistant à ponctionner les ressources des retraités pour ré injecter le produits de la confiscation dans les salaires des actifs .
Ne comptez pas sur les Marcheurs pour vous expliquer la logique qu’il y a derrière tout ça. On leur a donné consigne de se taire ou de dire que ça allait profiter aux jeunes , ce qui est évidemment faux puisque les allègements de charges profiteront à tous les salariés à proportion de leur salaire. Mais invoquer les difficultés d’insertion des jeunes est toujours payant et personne ne regardera de si près pour vérifier s’il s’agit réellement de la manifestation d’une solidarité intergénérationnelle.
D‘ailleurs au fond chez « ces marcheurs-là , on ne pense pas , Monsieur , on prie Jupiter »
Ne cherchez pas Les Marcheurs dans l’annuaire que vous venez de recevoir pour leur demander compte : ils sont inexistants et c’est même leur raison d’être .
Donc voyons par nous-mêmes .
Un argumentaire infondé :
- Du côté des retraités :
En octobre, les retraités ont certes vu leur pension revalorisée de 0,8 % : un soulagement, après des années de gel ou de sous-indexation des régimes de base et complémentaires. Néanmoins, cela ne compensera pas tout à fait l’inflation prévue cette année (0,9 %), d’autant que la revalorisation intervient sur le dernier trimestre. Et en plus on leur annonce un nouveau gel en 2018 alors que l’inflation dépassera sans doute 1% sur la période.
Surtout, sur la durée, leur pouvoir d’achat a chuté, du fait de la faible revalorisation des pensions, en particulier depuis 2010, et de l’augmentation des prélèvements sociaux.
C’est ce que montre une étude du Conseil d’orientation des retraites (COR) qui vient d’être mise en circulation , confidentiellement bien sûr , car il ne faut pas que le peuple sache.
Elle retrace l’évolution de la pension nette pendant dix à vingt-cinq ans pour quatre générations-types âgées entre 70 ans (nés en 1947) et 85 ans (1932).
Ainsi depuis 1992, date à laquelle la génération 1932 a commencé à prendre sa retraite, les pensions des cadres ont particulièrement souffert des mesures d’économies à l’Agirc ( la retraite complémentaire des cadres représente à peu près la moitié de leur pension ) . L’évolution de la valeur du point Agirc a été ainsi inférieure à l’inflation de 1994 à 2000, en 2010-2011 et depuis 2014, c’est-à-dire pendant 13 années sur 26. Résultat : un cadre de 85 ans a vu le pouvoir d’achat de sa pension brute diminuer de 5 % en vingt-cinq ans. Pour un cadre de 70 ans, la glissade est de 2 % en dix ans. Le pouvoir d’achat chute encore plus si l’on prend en compte la pension nette, diminuée des prélèvements sociaux. Pour un cadre né en 1932, il a baissé de 10 %, dont 6 % entre 1993 et 1997, (période de hausse des contributions CSG, CRDS, Casa et des cotisations maladie pesant sur les pensions ).
Pour les non cadres , qui comptent moins sur la pension complémentaire Arrco pour leurs vieux jours (environ 30 % de la pension totale) , la perte de pouvoir d’achat brut jusqu’en 2017 a été au minimum de 1,5 % (génération 1937), au maximum de 2,5 % (1947). En net, la perte oscille entre 2 % (génération 1937) et 7 % (1932).
Enfin, les fonctionnaires de catégorie B partis à la retraite en 1992 ont d’abord connu une hausse de pouvoir d’achat brut pendant dix ans, avant de voir ce pouvoir d’achat reculer à partir de 2002. Pour les quatre générations, il s’est érodé d’un quart de point par année depuis lors, et d’un point en 2017. En fin de compte, les fonctionnaires de catégorie B ont vu leur pension brute diminuer de 3 % (génération 1947) à 4,5 % (1937). En net, la chute est comprise entre 3 % (1947) et 8 % (1932) ;
- Et du côté des salariés
Depuis 1995, ce sont cette fois-ci les chefs d'entreprise qui affichent la plus forte hausse, avec un salaire net annuel moyen qui bondit de 86%, tandis que celui des employés augmente lui de 42,1%.
Ils sont suivis des apprentis et stagiaires (+56,8%) et des ouvriers (+49,9%).
Ces trois catégories enregistrent une progression du salaire net annuel moyen supérieure à celle de l'ensemble des salariés (+46,8% depuis 1995).
La croissance la plus modérée est à mettre à l'actif des cadres et professions intellectuelles supérieures ainsi que des professions intermédiaires, avec +33,3% sur la période.
Ces travaux démentent donc l’enrichissement relatif des retraités par rapport aux actifs.
Conclusion :
Encore une fois on nous a enfumés.
Les premières victimes de la crise , qui dure en fait depuis la décennie 70 , ce sont d’abord les retraités .
Et c’est à eux qu’on va demander de payer l’addition de l’incurie de nos dirigeants .
Allez comprendre !
Mais tout ceci c’est entre nous ! N’allez pas le répéter , ce n’est bon ni pour la santé des marcheurs ni pour celle de ceux qui ne peuvent plus marcher .
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