Correctionnelle Sud - Jeudi 7/12/2017
Une séance lourde, avec des inconnues à chaque page, prévue pour s'étaler sur deux jours (hier et ce jour), n'aura finalement duré qu'une journée en dégageant un ennui profond, une lassitude chez tous les présents dans cette salle, et ce en dépit des efforts méritoires de la présidente Lebreton pour dérider l'atmosphère.
Précisons tout-de-suite que la fatigue, les bâillements et l'ennui, la lassitude ne sont pas du fait des magistrats ni des avocats. Nous les devons à : des accusés, dont 4 seulement ont daigné se déplacer ; des parties civiles, pas moins de 3O quand même, dont PAS UNE n'était là.
Ces victimes avaient-elles peur des relations supposées de Gérard Govindamal avec les puissances infernales (il s'en vante, il en joue fréquemment) ?
Ou avec les puissances politiques (c'est du pareil au même), dont pas une n'a daigné venir assister leur ex-copain ? J'en reparlerai tout-à-l'heure, promis.
Un sac-de-noeuds malodorant
S'il avait fallu compter sur l'audience d'hier pour comprendre ce sac de noeuds malodorant, on serait sorti de la salle aussi ignorant que lorsque l'on y est entré.
Sur la kyrielle d'accusés, seuls quatre étaient là, dont les deux principaux, Gérard Govindamal et sa compagne, Elodie Clain. Ajoutons-y Joseph Amiel, président de la Saint-Pierroise, se demandant ce qu'il faisait là, et un quatrième comparse mêlé de façon fortuite à ce mic-mac invraisemblable, comme beaucoup des accusés.
Effectuons un nouveau mais bref résumé d'une affaire qui se barre dans tous les sens...
Gérard Govindamal, après avoir monté une première société et échoué, a été interdit de gérer et bancaire à la fois. Se foutant du tiers comme du quart et surtout de la justice, il va monter plusieurs sociétés en chaîne, surtout dans le domaine de la restauration, en s'autorisant de petites incursions dans la vente clandestine de bagnoles de luxe et l'extorsion de fonds, la menace, la violence, j'en passe et des meilleures.
Ne pas confondre bénéfice et chiffre d'affaires !
Pour toutes ces créations, il disposera d'hommes ou de femmes-de-paille dont la principale, la sienne. Mais c'est lui le gérant de fait, de l'ombre (Oh ! À peine car il adore les feux de la rampe). Pour alimenter ces sociétés successives, il déshabille Pierre pour habiller Paul, pique du fric ici, le replace là, effectue des emprunts dont très peu seront remboursés.
Il ne s'embarrasse guère de subtilités légales, signant des chèques de société pour couvrir des dépenses personnelles, prétendant ne pas savoir qu'il est interdit de confondre bénéfice et chiffre d'affaires.
Ce qui a valu à nombre d'accusés d'être convoqués, c'est précisément parce qu'il les a remboursés avec ces chèques interdits, tombant du coup sous les lois concernant le recel et la falsification.
Ils auraient pu aussi bien figurer au nombre de ses victimes que de ses co-accusés.
Il est une grave question que se sont posés les avocats et la presse dès le début : "Où sont les personnels politiques, qui n'apparaissent nulle part dans le dossier alors qu'ils étaient présents dès le début de l'instruction ? Ces élus, dont certains très haut placés, n'ont eu de cesse qu'ils ne se soient gobergés à la table de Govindamal, à l'oeil, du temps de sa splendeur. Quand la justice a commencé à lui coller aux basques, ils se sont tous défilés comme les malpropres qu'ils sont, laissant leur 'cher ami' se démerder tout seul. La lâcheté comme système politique..."
Une affaire concernant quelque 2,5 millions d'euros !
Toutes les "robes noires" étant présentes, la présidente a fait l'appel de toutes les personnes concernées : autant de monde que de commissions sur une liste de courses. Puis a entamé la litanie des faits et méfaits reprochés aux uns et aux autres, de quoi priver les pharmacies de médocs soporifiques malgré leur gravité !
Reproches envers Govindamal : longue liste des bénéficiaires de ses largesses, dont notre cher Aziz Patel qui n'est pas non plus, comme les faux-culs politiques venu soutenir celui qui lui a passé du fric, ainsi qu'à sa complice par nature, Amida Hussein, qui avait carrément "utilisé" ses miss pour glaner du flouze auprès de Govindamal.
On retrouve, au hasard des énumérations, des dettes de jeu, des Ferrari acquises on ne sait trop comment, des Mercedes, des cabris payés sous le manteau pour servir à des sacrifices chargés de menaces d'interventions sataniques jusqu'à la gueule...
Le tout pour des sommes fabuleuses oscillant autour des 2,5 millions d'euros, excusez du peu.
"Gérard est un type bien !"
Alors que la présidente Lebreton alignait ses montagnes de dossiers devant elle, le prévenu Govindamal pleurait à chaudes larmes au micro, expliquant qu'il regrettait d'avoir entraîné sa compagne et quelques amis dans cette galère, jetait l'opprobre sur les autres, peu dignes de respect, ajoutant que puisqu'il avait tout dit à l'instruction, il ne dirait plus rien, na ! "Puisque chaque mot que je dis est mis en doute".
Après cette quasi fin de non-recevoir du principal accusé, Me Rapady, obstiné, tenace, caparaçonné dans la loi et ses convictions, a tenté d'obtenir un renvoi parce que son client, M. Amiel, ne savait pas pourquoi il était cité. Demande jointe au fond.
Elodie Clain, elle, a choisi de répondre à la présidente.
Elle aurait mieux fait de faire comme son chéri : la fermer. Car ses réponses n'ont fait que jeter un peu plus de flou sur une affaire déjà plus sombre que les méninges d'un prêteur sur gages.
"Je ne sais pas... Je ne me souviens plus... C'est si loin, tout ça... Gérard est un type très bien... Il y a plus de six mois que nous ne nous sommes pas rencontrés... Il n'a jamais vu son fils de deux mois, snif!... C'est rien que des menteurs et des méchants... Il a rendu service à beaucoup de monde..."
Bien des zones d'ombre subsistent
Tout ceci (et le reste) n'a pas éclairé l'assemblée des magistrats d'un iota. Les questions précises, incisives, de la présidente, du procureur Zuchowicz, des avocats, n'auront pas permis de faire progresser notre compréhension d'un millimètre.
Tout au plus apprend-on au détour d'une question, qu'un fonctionnaire de police, responsable de la lutte contre le travail au noir... a effectué des travaux de terrassement pour le compte de Govindamal... au noir ! Que les époux Damour ont perdu leur fonds de commerce de restauration par la grâce de Govindamal. Curieusement, ce fonds de commerce a été fermé administrativement sur ordre du sénateur-maire Michel Fontaine... après 5 minutes de conversation "secrète" avec Govindamal. En échange de quoi ? On apprend que des fonds de sponsorisation ont été versés à la JSSP, que des salaires de joueurs de foot, des primes de matches, ont été versés à la JSSP sans contrat de sponsoring. Quand on sait que le VRAI président de la JSSP (dixit Arayapin, ancien président) n'est autre que le maire de Saint-Pierre, qui décide sans partage et est obéi au doigt et à l'oeil), on se pose des questions.
Il appert que malgré toutes les déclarations des témoins, déclarations convergentes, les accusés nient tout et le reste et même l'existence de Dieu.
On en ressort avec l'intime conviction que si Gérard Govindamal n'a pu échapper aux policiers (il s'est fait gauler alors qu'il allait s'enfuir par avion), il y a bien des faits qui restent et resteront, on le craint, dans le fénoir le plus total.
Où l'on reparle des coffres-forts politiques et friqués...
Le procureur a passé en revue toutes les subtilités de l'affaire jusqu'à la moindre virgule. Pour réclamer, en substance, 5 ans contre Gérard Govindamal, plus interdiction définitive de gérer quelque société commerciale que ce soit, l'indemnisation de ses victimes et mandat d'arrêt. Contre sa compagne, Elodie Clain, 9 mois dont 6 avec sursis, l'indemnisation et aussi l'interdiction de gestion. Et des peines moindres et échelonnées contre les autres.
Perdez pas patience, les amis : on reverra bientôt Gérard Govindamal à la barre des accusés, dans la ténébreuse affaire des coffres-forts volés. C'est le procureur qui l'a noté... incidemment.
Une affaire déjà bien avancée en instruction mais où, Dieu est grand, les noms d'hommes politiques disparaissent des lignes aussitôt apparus, au fur et à mesure. Je vais encore me faire bien voir là. Heureusement qu'il me reste une seconde rotule à briser !
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