L’état de santé de la population de La Réunion qui malheureusement, malgré les avancées significatives dans le domaine social et sanitaire (prévalence des maladies chroniques à l’asthme, aux diabètes, aux maladies cardiovasculaires) …, l’émergence de risques sanitaires dans la zone Océan Indien est toujours d’actualité.
La Réunion n’est pas exclue d’une épidémie des parasites intestinaux, gastro-entérites ou encore d’autres infections qui viendrait noircir le tableau que nous avons connu il y a quelques années, après l’épidémie de chikungunya, nous ne sommes pas à labri de toutes les maladies tropicales…
Concernant l'eau, cette denrée est indispensable à la population, mais sa qualité reste fragile face aux aléas climatiques, aux activités agricoles, urbaines et industrielles.
A la Réunion, la principale ressource en eau potable demeure les eaux superficielles mais sa qualité est dégradée par les précipitations et les eaux de ruissellement qui rendent notre eau impropre à la consommation. L'eau souterraine généralement de meilleure qualité, est une ressource qu'il faut protéger car la qualité de nos nappes phréatiques peut être dégradée par l'apport des substances actives des pesticides, voire des substances médicamenteuses animales, en quantité certes infime mais qui représentent un risque sanitaire.
Selon l'ARS, 74% des réseaux de distribution d'eau potable, soit 58% de notre population sont concernées pour un risque microbiologique moyen et fort. Nos enfants et nos personnes âgées subissent tous les jours cette situation par des cas chroniques de gastro-entérites.
Ainsi, la directive européenne sur la qualité des eaux destinées à la consommation humaine fait l'objet d'un contentieux au niveau local pour non-respect des normes de potabilisation de l'eau distribuée à la population.
Face à cette situation, la potabilisation de l’eau dans ce département doit faire l’objet d’une prise de conscience générale car il y va de la santé de toute une population dans cette île.
Sur un dossier aussi important, une table ronde est nécessaire, entre l’ARS représentant de l’état, l'Office de l'Eau, les ECPI, les mairies, la Région et le Département ainsi que les acteurs de santé publique, pour accompagner les communes et les EPCI pour réaliser les usines de potabilisation de l'eau nécessaire à la sécurisation de la qualité sanitaire de l'eau potable distribuée à la population. Ces projets devront voir le jour rapidement sous peine de voir les crédits européens dédiés repartir vers Bruxelles en 2020.
Au moment où tous les regards se tournent aujourd’hui vers la technologie, l’informatique, le numérique et vers toutes les prouesses possibles et inimaginables dans le domaine de la santé et autres… nous ne pouvons pas et nous n’avons pas le droit de sacrifier la santé des réunionnaises et des réunionnais et particulièrement celle de nos enfants.
Il s’agit d'une question de santé publique qui relève de la responsabilité de l’état et de l’ensemble des élus de la Réunion. Pendant trop longtemps, on nous a dit, j’en conviens c’est vrai, qu’il y avait d’autres priorités dans les communes, qu’il fallait construire des écoles, des routes, des infrastructures sportives et culturelles, qu’il fallait faire un choix et qu’il n’y avait pas de crédits pour réaliser d’autres projets…
Aujourd’hui, nous sommes devant une situation qui nous interpelle tous ? Y compris les parents. Nous pouvons tout simplement nous poser la question sans rougir et sans se culpabiliser et se demander pourquoi avoir injecté autant d’argent, pendant toutes ces années dans toutes ces infrastructures si nos populations, nos enfants ne peuvent pas demain en profiter et s’épanouir ? Parce que nous, élus, parents et responsables avons omis de faire ce qu’il faut dans le domaine de la santé et de la prévention des risques sanitaires pour que la population puisse être en bonne santé et profiter de ce bien être…
Mon analyse c’est de ne pas porter un jugement ou montrer du doigt telle ou telle commune, c’est tout simplement d’attirer l’attention de tous pour une prise de conscience générale et d’en faire une priorité des priorités.
Il faut savoir que depuis plusieurs décennies, les collectivités ont réalisé d’énormes travaux visant à renforcer la desserte en eau sur l’ensemble des communes visant également à mobiliser des ressources en eau pour répondre aux besoins de la population. Qui dit politique de logement dit également desserte en eau potable…
Devant cette situation l’état doit exercer son rôle avec force et rigueur qui impose le contrôle des périmètres de protection autour des captages ainsi qu’un traitement de l’eau qui assure la sécurité sanitaire.
Pour terminer, ce serait irresponsable et grave si les crédits européens n’étaient pas engagés par les communes sur la période 2015/2020, quand on sait que quinze communes sont sous le coup d’une mise en demeure par la préfecture pour non-conformité de leurs systèmes de production et de distribution des eaux destinées à la consommation de la population réunionnaise.
Nous disons qu’il y a urgence à agir ensemble et vite…
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