Présents depuis le 27 septembre, les opposants au chantier de la maison de la mer à Saint-Leu ont bien l’intention de faire capoter le projet. Si les premiers coups de pelle n’ont pas encore été donnés, les quelques filaos abattus, les barrières sur le port et le panneau annonçant le projet laissent bien voir que le calme est provisoire.
Face à ce qu’ils qualifient “d’endettement du TCO et de la mairie”, les protestataires veulent montrer que la “majorité de la population est contre”, comme l’affirme Dominique Gamal, président de l’association SOS DPM974.
Si l’association, déjà connue pour ses combats contre les paillotes et de l’Hermitage et le délicat sujet de Planch’Alizé, est en pointe sur ce dossier, les pêcheurs et des riverains font savoir leur opposition au projet.
“Nous considérons que ce chantier est illégal”
Deux points attirent particulièrement l’attention des militants. “D’abord, il y a ces trois badamiers. Ils sont classés comme arbres remarquables, et donc ils doivent être protégés. Alors qu’on nous avait d’abord annoncé qu’ils seraient coupés, on nous dit maintenant qu’ils vont être déplacés. Où, quand, comment ? C’est flou. Et si c’est flou, c’est qu’on soupçonne qu’ils improvisent au fur-et-à-mesure”, s’agace Dominique Gamel. “Ils ont plus de 40 ans, et sont à préserver car ils longent la voie sur le port”, poursuit l’opposant. Le collectif s’apprête également à déposer un référé-liberté, afin de libérer les arbres des barrières du chantier.

Les trois badamiers visés sont actuellement inclus dans le périmètre du chantier
L’autre interrogation soulevée par les opposants concerne la validité même du chantier. “On s’interroge sur la validité du permis de construire. Il date d’avril 2019, et a été prolongé d’un an en 2022. Or il n’y a pas eu de travaux durant toute cette période, et il aurait dû prendre fin en avril 2023. Le chantier a été lancé en septembre, et ils n’ont toujours pas apporté la preuve qu’à ce moment-là, le permis était toujours valide. Nous considérons que ce chantier est illégal, ce qui est dangereux pour les futurs ouvriers qui ne seront pas assurés”, affirme Dominique Gamel.
Une pétition est laissée à la disposition des passants “et rien que ce matin 70 personnes ont signé”, conclut le président de SOS DPM.
Interrogée, la mairie dément les affirmations des opposants. « Il y a beaucoup de désinformation autour de ce projet. Le TCO ne lancerait pas dans des travaux sans être dans les clous », clame-t-on du côté de la commune.